Escalade militaire : Israël intercepte un missile en provenance du Yémen

L’armée israélienne a annoncé avoir intercepté un missile lancé depuis le Yémen, alors que des sirènes d'alerte retentissaient dans le centre du pays. Cette interception survient après plusieurs jours d'escalade militaire entre Israël et les rebelles houthis du Yémen. La tension s'est intensifiée après une frappe aérienne israélienne sur Sanaa, la capitale yéménite, dans la nuit du jeudi 26 décembre, en réponse à des attaques menées par les Houthis contre Israël.

L'attaque israélienne de jeudi a visé des sites militaires à Sanaa, dont l’aéroport, des bases militaires, ainsi que des installations portuaires et électriques. Les rebelles houthis ont rapidement dénoncé cette opération comme un "crime" et ont annoncé avoir lancé un missile vers Tel-Aviv en représailles. Ils ont également revendiqué des frappes contre un navire en mer d'Arabie, visant des cibles associées à Israël, aux États-Unis et au Royaume-Uni.

L'armée israélienne a précisé que le missile tiré depuis le Yémen avait été intercepté avant de pénétrer son territoire, sans causer de dommages. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé que son pays continuerait à frapper les Houthis, qu'il considère comme une branche terroriste soutenue par l'Iran. "Nous allons traquer tous les dirigeants houthis", a ajouté le ministre de la Défense, Israël Katz.

Les répercussions de ces frappes sont dramatiques. Le raid israélien sur l’aéroport de Sanaa a causé la mort de six personnes et fait une vingtaine de blessés, principalement parmi les voyageurs et le personnel de l’aéroport. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a fait savoir que son directeur, Tedros Adhanom Ghebreyesus, se trouvait sur place au moment de l’attaque mais était sain et sauf. Le coordinateur humanitaire de l'ONU au Yémen, Julien Harneis, a dénoncé l’attaque contre un site vital pour l’acheminement de l’aide humanitaire dans un pays ravagé par la guerre civile depuis 2014.

L'escalade des hostilités s’inscrit dans un contexte plus large de soutien des Houthis à la cause palestinienne, qui se manifeste par des attaques répétées contre Israël depuis le début du conflit à Gaza. Malgré l'intensification des frappes israéliennes, les rebelles ont juré de poursuivre leur lutte, annonçant que l'équation du conflit serait désormais "aéroport contre aéroport, port contre port, infrastructure contre infrastructure".

Cette situation fait partie d'une dynamique régionale plus complexe, où les rivalités géopolitiques entre puissances mondiales et régionales, notamment Israël, l'Iran et les États-Unis, exacerbent les tensions sur plusieurs fronts.