Marco Rubio en tournée au Panama pour défendre les intérêts américains

Le secrétaire d'État américain, Marco Rubio, entame ce samedi sa première tournée à l'étranger en se rendant au Panama. Cette visite marque un tournant diplomatique majeur pour la nouvelle administration, en pleine période de tensions géopolitiques. La priorité de cette tournée sera l'immigration, un enjeu crucial pour la Maison Blanche, mais également la gestion des relations économiques avec la Chine et la défense des intérêts stratégiques des États-Unis.

Le voyage de Rubio, qui se déplace après un événement significatif au Venezuela, où un émissaire du président Trump, Richard Grenell, a rencontré le président Nicolás Maduro pour négocier la libération de six Américains, intervient dans un contexte de vives préoccupations sur la gestion du canal de Panama. Donald Trump, dès son investiture en janvier, a relancé un débat sensible en évoquant la possibilité de « reprendre » le contrôle du canal, un carrefour maritime stratégique pour le commerce mondial. Bien que cet appel ait été fermement rejeté par le Panama, le président José Raul Mulino a suggéré que des discussions sur d'autres enjeux d'importance, comme l'immigration, la lutte contre le narcotrafic et le crime organisé, pourraient avoir lieu.

Lors de sa visite à Panama, Marco Rubio rencontrera Mulino et des responsables du Canal de Panama, abordant notamment la présence croissante de la Chine, jugée menaçante pour les intérêts américains. Le secrétaire d'État a exprimé ses préoccupations concernant la gestion du canal, soulignant le risque qu'en cas de conflit, la Chine pourrait influencer le Panama. Il a évoqué cette situation comme une « menace directe » pour les États-Unis, mettant en lumière la compétition géopolitique croissante avec Pékin dans la région.

La tournée de Rubio, qui se poursuivra ensuite en Amérique centrale – notamment au Salvador, au Guatemala, au Costa Rica et en République dominicaine – reflète les priorités de l'administration Trump en matière de politique étrangère. Mauricio Claver-Carone, responsable des affaires latino-américaines au département d'État, a expliqué que ces pays, en raison de leurs liens étroits avec les États-Unis, étaient essentiels pour les questions d'immigration, de sécurité et de commerce.

La visite souligne également un changement de ton dans les relations avec la région, selon la porte-parole du département d'État, Tammy Bruce, qui évoque une « nouvelle ère » de coopération. Cependant, des critiques comme Maureen Meyer du Washington Office on Latin America soulignent que la région a un intérêt propre à maintenir de bonnes relations avec l'administration Trump, qui exerce une pression constante sur les gouvernements latino-américains concernant la gestion des migrations.

Dans un contexte de tensions internes et externes, cette tournée marque une étape importante dans les efforts de Marco Rubio pour renforcer l'influence des États-Unis en Amérique latine, tout en réaffirmant l'engagement de Washington à défendre ses priorités stratégiques.