Mobilisation de l’épargne : un cadre législatif ambitieux pour les OPCVM
Casablanca – L’industrie de la gestion des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM) au Maroc s’apprête à franchir une étape décisive avec l’adoption d’un nouveau cadre législatif et réglementaire. Ce cadre, présenté par Nezha Hayat, présidente de l’Autorité Marocaine du Marché des Capitaux (AMMC), vise à moderniser le secteur, renforcer la confiance des investisseurs et répondre aux standards internationaux.
Lors d’une conférence organisée par l’Association des Sociétés de Gestion et Fonds d’Investissement Marocains (ASFIM) sous le thème « Canaliser l’épargne nationale pour stimuler la croissance », Mme Hayat a souligné que cette réforme introduira des mécanismes inédits pour sécuriser les investissements, tout en diversifiant les opportunités offertes aux épargnants.
Une loi pour dynamiser l’innovation et la diversité
Le nouveau cadre législatif prévoit plusieurs innovations majeures. Il introduit notamment des produits tels que les ETF (fonds négociés en bourse), les OPCVM en devises adaptés aux Marocains résidant à l’étranger, et les OPCVM participatifs. Ces nouveautés élargiront le spectre des placements financiers et renforceront la compétitivité des OPCVM marocains.
Par ailleurs, la réforme permettra d’intégrer des instruments financiers modernes, tels que les produits dérivés et les titres liés aux marchés africains, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives aux investisseurs institutionnels. Cette évolution devrait faire des OPCVM des outils polyvalents, capables de soutenir des investissements alternatifs via des OPCI (immobiliers) et OPCC (en capital).
Un secteur clé pour l’économie marocaine
Réda Hilali, président de l’ASFIM, a mis en lumière la contribution significative des OPCVM à l’économie nationale. Ces derniers gèrent actuellement plus de 310 milliards de dirhams en titres émis ou garantis par l’État, tout en soutenant le secteur privé avec des investissements atteignant 180 milliards de dirhams.
Les OPCVM jouent également un rôle stratégique sur le marché boursier, représentant un tiers des échanges à la Bourse de Casablanca et participant à la moitié des levées de fonds. Cette dynamique renforce leur rôle en tant que pilier du financement de l’économie nationale.
Défis et perspectives
Toutefois, Mme Hayat a rappelé que le succès de ce cadre réglementaire dépendra d’une amélioration de la distribution des OPCVM et de l’éducation financière des investisseurs. Les sociétés de gestion seront également tenues de se conformer à de nouvelles exigences en matière de gestion des risques et de transparence.
Avec ces réformes, le Maroc ambitionne de devenir une référence en Afrique pour la mobilisation de l’épargne et la gestion d’actifs. Selon Mme Hayat, cette dynamique s’inscrit dans une vision de long terme pour un marché des capitaux moderne et inclusif.
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