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Maroc : La fête de l’indépendance, un moment d’unité et de mémoire

14:16

La Fête de l’Indépendance, célébrée chaque 18 novembre, incarne l’un des chapitres les plus marquants de l’histoire du Maroc. Ce jour commémore non seulement la fin du protectorat français et espagnol en 1956, mais aussi les décennies de lutte acharnée menées par le peuple marocain pour retrouver sa souveraineté. Retour sur les événements majeurs qui ont conduit à cette journée historique.

Le Début Du Protectorat : Une Perte De Souveraineté

Le 30 mars 1912, le Maroc signe le Traité de Fès, établissant un protectorat français sur la majeure partie du territoire, tandis que le nord et certaines zones du sud passent sous contrôle espagnol. Si les autorités coloniales promettaient une modernisation du pays, la réalité était tout autre : une exploitation économique intensive, une marginalisation des populations locales, et une limitation drastique des pouvoirs de la monarchie.

Cette situation provoque rapidement des tensions au sein de la société marocaine. Les élites politiques, les leaders tribaux et les populations rurales rejettent l’ingérence étrangère, donnant naissance à des mouvements de résistance qui marqueront les décennies suivantes.

La Montée Des Luttes Nationales

Dans les années 1920 et 1930, des figures emblématiques émergent pour combattre l’ordre colonial. Abdelkrim El Khattabi, leader de la célèbre Rébellion du Rif, lance une insurrection armée contre l’Espagne et la France, établissant une République du Rif éphémère. Bien que cette révolte soit écrasée en 1926, elle marque un jalon important dans la lutte pour l’indépendance.

Pendant ce temps, des intellectuels et des nationalistes marocains commencent à s’organiser. Dans les années 1940, la création du Parti de l’Istiqlal (Parti de l’Indépendance) donne une voix politique aux revendications du peuple. Ces militants dénoncent les abus du protectorat et revendiquent le retour de la souveraineté sous la conduite de la monarchie.

Le 11 janvier 1944, le Manifeste de l’Indépendance est présenté au sultan Mohammed V et aux autorités françaises. Ce texte historique réclame la fin du protectorat et appelle à l’unité nationale. Bien que rejeté par les autorités coloniales, il galvanise la population et ouvre la voie à des actions de résistance plus déterminées.

Mohammed V : Le Symbole De La Lutte

Le rôle du Roi Mohammed V est central dans la lutte pour l’indépendance. Dès les années 1940, le sultan prend position en faveur du mouvement nationaliste, malgré les pressions des autorités françaises. Son refus de signer des lois favorisant les colons et son soutien public aux revendications nationalistes font de lui une figure de ralliement.

En 1953, la France décide d’exiler Mohammed V à Madagascar, espérant briser la résistance marocaine. Mais cet acte provoque l’effet inverse : des soulèvements éclatent à travers le pays, et les Marocains intensifient leurs actions pour exiger le retour de leur roi.

Le Retour Triomphal Et L’Indépendance

Après deux années d’exil, Mohammed V revient au Maroc le 16 novembre 1955. Accueilli par une foule en liesse, il prononce un discours historique, annonçant le début des négociations avec la France pour mettre fin au protectorat. Ces discussions aboutissent à l’indépendance officielle du Maroc le 2 mars 1956, suivie de l’évacuation des troupes étrangères.

Le 18 novembre de la même année, Mohammed V célèbre la première Fête de l’Indépendance, rendant hommage aux sacrifices de son peuple et annonçant l’entrée du Maroc dans une nouvelle ère.

Une Journée Qui Rappelle Le Poids De L’Histoire

La Fête de l’Indépendance reste profondément ancrée dans l’histoire marocaine. Elle symbolise la résilience du peuple face à l’oppression et souligne le rôle déterminant de Mohammed V dans la réconciliation nationale. Ce jour historique rappelle également que l’indépendance n’a pas été offerte, mais arrachée grâce à des décennies de lutte, de sacrifices et de détermination.

Chaque 18 novembre, les Marocains se remémorent cette page glorieuse de leur histoire, transmettant cet héritage aux générations futures et célébrant une identité nationale forgée dans l’épreuve et la solidarité.

 


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