70 % des coopératives au Maroc sont relatives au secteur agricole
Les coopératives agricoles sont depuis toujours considérées comme vecteur de développement économique. Elles ont joué un rôle important dans la réalisation des objectifs des filières agricoles, comme véhicule pour la mise en œuvre des politiques de développement social et, partant, économique et ce, notamment dans les zones rurales défavorisées où se concentrent plusieurs agriculteurs, exploitant de petites superficies. C’est dans le cadre de cette émancipation sociale et croissance agricole que permettent les coopératives, que le Plan Maroc Vert a consacré tout un chapitre à l’accompagnement et à la structuration des acteurs du secteur agricole. A terme de cette stratégie, les actions menées par les départements concernés ont favorisé la création de 10 000 nouvelles coopératives agricoles en 10 ans, au profit de 90 000 bénéficiaires dont près de 80% de femmes. Elles étaient au nombre de 4 000 en 2008 et comptent aujourd’hui 14 000 dans différents sous-secteurs agricoles, à savoir la production, les services, la commercialisation…, ce qui a permis ainsi de favoriser l’intégration des agriculteurs dans les chaînes de valeur. Comme il s’agit d’un instrument du développement inclusif et une forme privilégiée de l’économie sociale et solidaire, les coopératives ont toujours été encouragées et soutenues dans le monde agricole en particulier. En effet, 70 % des coopératives au Maroc sont des coopératives agricoles.
En outre, un accompagnement à l’accès au marché a été réalisé au profit des produits de 270 coopératives et GIE détenant un agrément sanitaire, en plus d’un appui à 235 coopératives, GIE et union de coopératives pour la commercialisation de leurs produits au niveau des expositions internationales, et ceci au profit de 23 000 agriculteurs. Par ailleurs, une convention-cadre tripartite entre le ministère de l’agriculture, celui de l’intérieur et celui de l’économie solidaire, a été signée en décembre 2017. Cette initiative prône la création de nouvelles coopératives agricoles, la dynamisation de celles existantes et la transformation des associations porteuses de projets en coopératives en vue d’améliorer leurs conditions de commercialisation et de valorisation, tout en consolidant la contribution de l’agriculture solidaire dans la sphère socio-économique.
Quoi qu’il en soit, la taille de ces coopératives, leur nombre, leur niveau de maturité et les services qu’elles fournissent varient selon les filières. Elles se démarquent particulièrement dans le sous-secteur du lait, des fruits et légumes et des produits du terroir. Les coopératives de transformation laitière (Copag notamment) sont déjà relativement mûres et font face à une forte concurrence de la part du mastodonte laitier, Centrale Danone. Celles spécialisées dans les fruits et légumes tant dans la production, la commercialisation ou le conditionnement disposent d’un potentiel de développement important au vu des opportunités de croissance que présentent les exportations, mais aussi compte tenu de la progression de la consommation intérieure. Plusieurs autres coopératives ont été créées, notamment dans la filière des produits du terroir (cactus et dérivés, argan et miel, huile d’olives et piments…). Celles-ci ont même réussi à participer aux manifestations internationales comme le salon international de l’agriculture de Paris, ou encore la semaine verte internationale de Berlin…, d’au moins doubler leur chiffre d’affaires, sinon le multiplier par 5 à 6 et pour certaines de référencer leurs produits au niveau du GMS.
Pour cette filière précisément, 90 coopératives ont tiré profit de la signature de conventions de partenariat avec les grandes surfaces pour l’introduction des produits du terroir, leur commercialisation et leur référencement. De même, 77 coopératives ont bénéficié de la création de 18 sites de vente en ligne et 264 commercialisent leurs produits au niveau du marché solidaire Oasis de Casablanca, suite à la conclusion d’une convention de partenariat avec la Fondation Mohammed V pour la solidarité.
Compte tenu de la portée de ces coopératives et de leur contribution au développement social et économique, la stratégie «Génération Green 2020-2030» s’y est attardée également. Rappelons que deux conventions cadres ont été conclues relatives au programme national de constitution de coopératives agricoles nouvelle génération entre le ministère de l’agriculture et celui du tourisme. L’objectif étant la mise en place et l’exécution d’un programme national visant à accélérer la création et le développement de coopératives agricoles nouvelle génération pour accompagner justement l’implémentation de cette nouvelle stratégie agricole.
Un plan d’actions est donc nécessaire en vue de transformer ces coopératives d’un modèle classique à un modèle «business». Il est ainsi prévu de fournir l’accompagnement nécessaire pour le montage des dossiers de création des coopératives, pour leur structuration dans des unions de coopératives et pour le renforcement des capacités de gestion et de bonne gouvernance.
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