Conflit à Tinzaouatene : Les séparatistes maliens annoncent une victoire éclatante

Les séparatistes maliens ont annoncé dimanche une « victoire éclatante » contre l'armée malienne et ses alliés russes après trois jours de combats intenses à Tinzaouatene, près de la frontière algérienne. Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole de l'alliance séparatiste CSP-DPA, a déclaré que leurs forces avaient détruit les colonnes ennemies et capturé des survivants de l'armée malienne et de la milice Wagner, tout en saisissant ou endommageant du matériel militaire.

Les combats, parmi les plus violents depuis des mois, ont commencé jeudi à Tinzaouatene, alors que l'armée malienne annonçait avoir repris plusieurs localités. Les forces armées de l’Azawad ont rapporté la perte de sept soldats et douze blessés, tout en se félicitant de cette victoire documentée par des images et vidéos. Ils ont critiqué toute tentative de minimiser leur succès.

Aucun bilan officiel n'est disponible du côté des forces maliennes et de leurs alliés russes, mais plusieurs vidéos montrent de nombreux cadavres, y compris des soldats blancs parmi les prisonniers. Des sources locales ont confirmé le recul de l'armée malienne et la mort ou capture d'au moins 15 combattants de Wagner, bien que ce bilan soit provisoire.

Un cadre séparatiste, Mossa Ag Inzoma, a rapporté des pertes importantes parmi les forces maliennes et leurs alliés russes. Par ailleurs, les jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM) ont revendiqué une embuscade contre un convoi malien et russe, affirmant avoir tué 50 Russes et 10 Maliens, chiffres non confirmés par l'AFP. Les séparatistes ont nié toute participation du GSIM, les accusant de chercher à s’attribuer des mérites.

L'armée malienne a indiqué avoir amorcé un mouvement rétrograde dans la nuit du 26 au 27 juillet 2024, et surveille la zone tout en affirmant avoir éliminé cinq cibles terroristes. Cependant, elle communique rarement sur ses pertes. Depuis 2023, les séparatistes ont perdu plusieurs localités du Nord face à l'armée malienne, qui a repris Kidal, un bastion indépendantiste.

Les offensives dans le Nord ont entraîné des accusations d’exactions contre les civils par les forces maliennes et leurs alliés russes, accusations que les autorités maliennes réfutent. Le Mali est également confronté depuis 2012 aux actions de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l'État islamique, ainsi qu'à des violences communautaires. Depuis 2022, sous la direction du colonel Assimi Goïta, le Mali s'est détourné de ses alliances avec la France et l'Europe pour se rapprocher de la Russie.