Le Maroc : Une révolution écotouristique au cœur du désert d’Agafay
Dans les vastes étendues d’Agafay, non loin de Marrakech, le Maroc fait un pas significatif vers un tourisme plus durable. Cette région désertique voit l’émergence de projets d’écotourisme qui allient exploration, soutien aux communautés locales et réduction de l’empreinte carbone.
L'une des attractions phares de cette initiative est la promenade à dos de chameau, une immersion authentique dans le désert qui incarne parfaitement les valeurs de l’écotourisme marocain. Ce mode de transport traditionnel permet aux visiteurs de découvrir la région tout en minimisant l’impact environnemental.
En juin dernier, Fatim-Zahra Ammor, la ministre marocaine du Tourisme, a affirmé que la durabilité est désormais au cœur de la stratégie touristique du pays. Le Maroc, qui a accueilli 17,6 millions de touristes durant la première moitié de l'année, voit l’écotourisme représenter 5 % de cette fréquentation, dont environ 3 % dans la région d’Agafay.
Le pionnier de cette tendance est l’hôtel Kasbah Agafay, qui a ouvert ses portes en 2000. Fondé par Abdessalam Damoussi, cet établissement est un modèle de durabilité. Damoussi, inspiré par le livre « Back to Earth » du prince Sultan bin Salman, a restauré une maison en pierre ancienne en utilisant des matériaux naturels locaux. Il invite désormais les visiteurs à s’imprégner de la culture locale tout en respectant l’environnement.
Depuis 2018, la région d’Agafay a vu l’émergence de nouvelles entreprises écotouristiques. La Kasbah Agafay, qui reçoit environ 5 000 touristes par an, se distingue par ses activités diversifiées allant des promenades à dos de chameau aux cours de cuisine en passant par des spectacles de musiciens locaux. Les visiteurs peuvent également profiter d’un jardin biologique, où ils apprennent à cuisiner avec des ingrédients locaux.
Laurent Olier, un touriste français, témoigne : « J'ai vécu une expérience merveilleuse avec le chef qui m'a permis d'apprendre à cuisiner. Je sais désormais ce que je mange et d'où cela vient. »
La Kasbah propose aussi des hébergements dans des tentes traditionnelles fabriquées à partir de matériaux naturels comme le cuir et la laine. Les touristes, enchantés par ce cadre unique, décrivent l’endroit comme « magique » et « digne d’un décor de cinéma ».
Pour réduire encore son empreinte écologique, la Kasbah envisage l’installation de panneaux solaires et l’utilisation de systèmes d’irrigation goutte-à-goutte. Abdessalam Damoussi souligne : « Nous sommes déterminés à rendre notre activité encore plus durable. Nous avons toujours évité les pesticides et cherchons continuellement des moyens pour améliorer notre impact environnemental. »
Nabil Bouraissi, consultant en tourisme, observe que l’écotourisme, bien que représentant actuellement un petit pourcentage du tourisme global, offre un potentiel de revenus important. Il note : « L’écotourisme peut attirer de nouveaux visiteurs, surtout en dehors des périodes de pointe, et compléter l’offre touristique traditionnelle. »
Pour soutenir cette croissance, la ministre Fatim-Zahra Ammor a annoncé le lancement prochain d’un programme national de croissance verte, « Go Siyaha », destiné à encourager les pratiques énergétiques efficaces parmi les entreprises touristiques. Le Maroc vise l’objectif ambitieux d’attirer 26 millions de touristes d’ici 2030.
Le Maroc s’affirme ainsi comme un modèle de tourisme durable, où la préservation de l’environnement et le soutien aux communautés locales sont au cœur de l’expérience.
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