Neutralité concurrentielle : plaidoyer pour une concurrence équitable au Maroc
À Marrakech, le 13 novembre, le Conseil de la Concurrence a organisé une conférence consacrée à la neutralité concurrentielle et à l’accès au marché, réunissant des responsables marocains et des experts internationaux pour discuter des défis d’une concurrence équitable. L’événement a notamment été marqué par les interventions de Noureddine Bensouda, Trésorier Général du Royaume, et Nadia Fettah, ministre de l’Économie et des Finances, qui ont tous deux souligné l’importance de réformes visant à instaurer une concurrence loyale et transparente dans le pays.
Le plaidoyer pour une concurrence équilibrée
Dans un contexte économique mondial incertain, marqué par des fluctuations des ressources et des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement, Noureddine Bensouda a mis l’accent sur la nécessité d’un équilibre dans le marché marocain. Selon lui, la concurrence doit être encadrée pour garantir que les entreprises, grandes ou petites, puissent opérer dans un environnement où aucune entité ne bénéficie d’avantages déloyaux. Pour y parvenir, Bensouda a mis en avant les récentes réformes des marchés publics comme un levier essentiel pour renforcer la neutralité concurrentielle.
Les nouvelles directives, adoptées en 2023, incluent des mesures qui favorisent la transparence et l’accès équitable aux appels d’offres. Ces réformes visent à offrir aux opérateurs économiques une meilleure prévisibilité grâce à un programme de publication prévisionnelle des marchés. « Ce programme assure une visibilité accrue aux entreprises et renforce la transparence des processus publics », a souligné Bensouda.
De plus, la mise en place de l’Observatoire marocain de la commande publique marque une étape importante dans cette quête de neutralité. Cette entité, sous l’égide de la Trésorerie Générale, centralise des données critiques sur la commande publique, permettant ainsi aux décideurs et acteurs économiques de s’appuyer sur des informations fiables pour leurs décisions. Bensouda estime que cet observatoire contribuera à une plus grande responsabilisation des acteurs du marché.
Une nouvelle gouvernance pour les entreprises publiques
La ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah, a pour sa part abordé la question de la neutralité concurrentielle sous l’angle de la gouvernance des entreprises publiques. Elle a souligné que, bien que ces entreprises jouent un rôle vital dans des secteurs stratégiques pour le pays, il est crucial de garantir que leur mission d’intérêt général ne perturbe pas l’équilibre concurrentiel.
Fettah a rappelé que la loi-cadre 50-21, adoptée en 2021, symbolise cette volonté de moderniser le secteur public. La création de l’Agence nationale de gestion stratégique des participations de l’État a permis d’instaurer un cadre de suivi rigoureux des performances des entreprises publiques. Ce cadre a pour but de rationaliser le portefeuille d’entreprises publiques, d’encourager les synergies et d’optimiser les ressources tout en créant un climat de libre concurrence.
« Cette réforme est un engagement clair du Maroc à renforcer la transparence et l’efficacité de ses entreprises publiques, tout en assurant une concurrence saine », a-t-elle affirmé, insistant sur le fait que l’innovation et la transparence sont les piliers d’une économie résiliente. La ministre estime que les efforts entrepris dans cette direction participent non seulement à l’amélioration de la performance économique, mais également à la préservation de la cohésion sociale.
La neutralité concurrentielle comme vecteur de progrès économique
Dans leurs discours, Bensouda et Fettah ont convergé vers une conclusion commune : la poursuite des réformes de la gouvernance économique est essentielle pour instaurer une réelle neutralité concurrentielle. Bensouda a rappelé que « la concurrence est une forme de démocratie économique », plaidant pour une régulation stricte qui limite les abus de position dominante et les pratiques anti-concurrentielles.
L’approche adoptée par le Maroc vise donc à bâtir une économie où la neutralité concurrentielle n’est pas seulement un principe abstrait, mais un mécanisme concret qui favorise l’équité et la compétitivité. Grâce à cette politique, le pays espère attirer davantage d’investissements étrangers et soutenir l’innovation locale, en créant un environnement où tous les acteurs économiques peuvent prospérer de manière égale.
Ainsi, la conférence de Marrakech a servi de plateforme pour réaffirmer la détermination du Maroc à consolider les bases d’une économie moderne, équitable et transparente, où la neutralité concurrentielle est la clé de voûte de sa croissance future.
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