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NARSA : une institution dans la tourmente judiciaire

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NARSA : une institution dans la tourmente judiciaire

L’Agence nationale de la sécurité routière (NARSA), pilier essentiel du système de transport marocain, fait face à une crise sans précédent. Un réseau criminel impliquant des responsables de l’agence est au cœur d’une affaire judiciaire retentissante, soulevant de graves questions sur l’intégrité et le fonctionnement de cette institution publique.

Une enquête d’envergure nationale

L’affaire a éclaté lorsque le procureur général près la Cour d’appel de Rabat a transféré un dossier accablant à la juge d’instruction chargée des crimes financiers. Ce dossier vise un réseau de 16 personnes accusées de diverses infractions graves : falsification de sceaux officiels, trafic de voitures de luxe, détournement de fonds publics, et manipulation de documents administratifs.

Selon les informations disponibles, ces activités illégales reposaient sur un système sophistiqué de falsification des cartes grises. Les voitures concernées, pour la plupart importées d’Europe, étaient revendues à des prix exorbitants après avoir été dotées de documents frauduleux.

Des fonctionnaires sous le feu des accusations

Parmi les suspects figurent des employés de la NARSA, dont cinq responsables des services régionaux à Tétouan et un chef de service à Martil. Ces derniers sont accusés d’avoir manipulé des documents officiels pour modifier les numéros de châssis et régulariser des véhicules importés de manière illicite. Ces pratiques auraient permis à certains membres du réseau d’engranger des profits considérables.

L’enquête, menée par la Brigade régionale de la police judiciaire de Rabat, a révélé un système organisé impliquant également des fonctionnaires territoriaux et des acteurs privés. Parmi les suspects figure un président de commune de la région de Tétouan, renforçant les suspicions de collusion à plusieurs niveaux de l’administration.

Des dénégations face à des preuves accablantes

Face aux accusations, plusieurs suspects nient les faits reprochés, évoquant des conflits personnels comme origine des plaintes. Cependant, les enquêteurs ont mis au jour des éléments matériels, notamment des documents falsifiés et des transferts financiers suspects, qui semblent confirmer l’existence de ce réseau criminel. Les autorités se concentrent désormais sur l’évaluation des richesses accumulées par les accusés, bien au-delà de leurs revenus légitimes.

Une institution fragilisée

Pour la NARSA, ce scandale représente un coup dur. En tant qu’organisme chargé de la sécurité routière et de la gestion des immatriculations, sa crédibilité et son fonctionnement interne sont remis en question. Le ministère du Transport et de la Logistique, dont elle dépend, a exprimé sa volonté de coopérer pleinement avec la justice pour faire toute la lumière sur cette affaire.

Cette crise intervient dans un contexte où la lutte contre la corruption reste un défi majeur au Maroc. Les citoyens attendent des mesures fermes pour rétablir la confiance dans les institutions publiques et renforcer les mécanismes de transparence.

Quelles leçons pour l’avenir ?

L’affaire NARSA souligne l’importance d’une réforme profonde des systèmes administratifs et de contrôle. L’utilisation des technologies numériques pour sécuriser les processus, ainsi qu’un renforcement des audits internes, pourraient prévenir de telles dérives.

En attendant, l’issue de ce dossier judiciaire sera scrutée de près, non seulement pour punir les responsables, mais aussi pour éviter que de telles affaires ne ternissent à nouveau l’image des institutions publiques.


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