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Accidents sur autoroute : la mortalité réduite de moitié en dix ans au Maroc
Le Maroc franchit un cap majeur en matière de sécurité routière. Le ministre de l’Équipement et de l’Eau, Nizar Baraka, a annoncé mardi devant la Chambre des représentants que la mortalité sur les autoroutes du Royaume a chuté de 50 % en l’espace de dix ans, passant de 3,42 à 1,71 décès pour 100 millions de kilomètres parcourus entre 2015 et 2024.
Cette avancée spectaculaire, présentée devant la Commission des infrastructures, de l’énergie, des mines, de l’environnement et du développement durable, représente une amélioration annuelle moyenne de 7,41 %, un résultat que le ministre qualifie de “tangible et significatif” pour la sécurité autoroutière.
Une stratégie nationale mûrement pensée
Selon M. Baraka, ces résultats ne doivent rien au hasard. Ils sont le fruit d’une politique rigoureuse menée par la Société nationale des autoroutes du Maroc (ADM), alignée sur la Stratégie nationale de sécurité routière. Depuis 2018, l’ADM a mis en œuvre le plan AGIR, un dispositif structuré autour de cinq axes majeurs : la modernisation des infrastructures, l’intégration des nouvelles technologies, le renforcement des compétences, la coordination interinstitutionnelle, et une meilleure communication avec les usagers.
Un trafic en nette augmentation
Malgré l’accroissement notable du trafic – qui est passé de 6,95 à 10,10 milliards de kilomètres-véhicule par an – la sécurité s’est améliorée, ce qui témoigne de l’efficacité des mesures engagées. Ce paradoxe apparent met en lumière l’impact positif des investissements ciblés et des innovations en matière de gestion du réseau autoroutier.
Des investissements massifs dans l’entretien routier
Le ministre a par ailleurs souligné que près de 3 milliards de dirhams sont mobilisés chaque année pour l’entretien du réseau routier, soit environ 46 % du budget sectoriel. Cet effort constant permet d’entretenir 2.000 km de routes et une cinquantaine d’ouvrages d’art par an, en plus de renforcer les axes endommagés ou exposés aux risques climatiques.
Développement du réseau express et désenclavement rural
Le réseau des routes express atteint désormais 2.177 km, avec une impulsion forte donnée aux projets en cours. L’État veille également à inclure la sécurité dès la phase de conception des routes jusqu’à leur exploitation.
Enfin, conformément aux Hautes Instructions Royales, le gouvernement poursuit le développement du réseau routier en zones rurales, considéré comme un vecteur essentiel de développement social et de cohésion territoriale.
La baisse notable de la mortalité sur les autoroutes marocaines démontre l’efficacité d’une approche intégrée de la sécurité routière. En conciliant modernisation des infrastructures, prévention, innovation technologique et vision stratégique, le Maroc trace la voie vers un réseau routier plus sûr et plus performant.