Amsterdam sous tension : Des manifestants pro-palestiniens interpellés malgré l’interdiction

Des dizaines de manifestants pro-palestiniens ont été interpellés ce dimanche 10 novembre à Amsterdam, alors qu’ils protestaient malgré une interdiction de manifester en vigueur tout le week-end. Cette interdiction a été décrétée après des violences survenues le 7 novembre, impliquant des supporters israéliens et pro-palestiniens, en marge d’un match entre l’Ajax Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv.

Au centre de la ville, sur la place du Dam, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés, arborant le drapeau palestinien et scandant des slogans appelant à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, sous les frappes israéliennes depuis les attaques du Hamas le 7 octobre 2023. Parmi les figures présentes, le militant Frank van der Linde avait tenté d’obtenir une autorisation pour la manifestation, mais la justice néerlandaise a maintenu son interdiction, invoquant le risque de nouvelles violences.

La police, mobilisée en grand nombre, a ordonné aux manifestants de quitter les lieux. La majorité a obtempéré, mais plusieurs dizaines ont été interpellées. Parmi eux figurait la chanteuse néerlandaise Sophie Straat, venue soutenir la cause palestinienne. La maire d’Amsterdam, Femke Halsema, a par la suite prolongé l’interdiction de manifester jusqu’au 14 novembre pour prévenir de nouveaux troubles.

Une Enquête Approfondie Sur Les Violences du 7 Novembre

Ces manifestations interviennent dans un contexte tendu, marqué par les violences du 7 novembre, où des supporters du Maccabi Tel-Aviv ont été pris à partie par des groupes pro-palestiniens après le match de Ligue Europa. Cinq supporters israéliens ont brièvement été hospitalisés et 63 personnes interpellées. La police a déjà infligé des amendes pour troubles à l’ordre public à une quarantaine d'entre elles, tandis qu’une dizaine sont poursuivies pour insultes, vandalisme, ou possession de feux d’artifice.

Une enquête a été ouverte pour déterminer si les agressions avaient été planifiées. Les forces de l’ordre examinent les enregistrements de vidéosurveillance et analysent les messages échangés sur les réseaux sociaux, notamment via la messagerie Telegram, pour identifier d’éventuels complices ou coordonnateurs.

Des images montrent également des supporters israéliens brûlant un drapeau palestinien et déambulant avec des barres de fer, un acte qui aurait exacerbé les tensions dans la capitale néerlandaise. Face à ces violences, le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Caspar Veldkamp, a promis une enquête approfondie, tandis que la maire d’Amsterdam a fermement condamné « l’explosion d’antisémitisme » observée lors de ces incidents.

Une Ville Sous Haute Tension

À la suite des violences, Israël a organisé des vols d’urgence pour rapatrier certains de ses citoyens. Dans un contexte de tension internationale autour de la question israélo-palestinienne, les autorités néerlandaises espèrent rétablir le calme et prévenir de nouveaux affrontements. La prolongation de l’interdiction de manifester et l’engagement des autorités à faire toute la lumière sur les événements du 7 novembre montrent la détermination d’Amsterdam à contenir la montée des tensions communautaires.