- 15:45Mondial des clubs : un choc royal entre le PSG triomphant et un Real Madrid en quête de renaissance
- 15:04Carlo Ancelotti condamné à un an de prison avec sursis pour fraude fiscale en Espagne
- 15:00CAN Féminine 2025 : les Lionnes de l’Atlas prêtes à rugir face à la RDC
- 14:05Mohamed Yassine Hamdoune signe au Betis Séville jusqu’en 2029
- 10:51Nayef Aguerd suscite l’intérêt de huit clubs européens
- 12:37Danone devient partenaire officiel des CAN 2024 et 2025 au Maroc
- 10:03Wojciech Szczęsny prolonge l’aventure avec le FC Barcelone jusqu’en 2027
- 08:19Jawad Ziyat élu président du Raja de Casablanca pour un nouveau mandat
- 07:03Kylian Mbappé retire sa plainte contre le PSG
Suivez-nous sur Facebook
Autocars au Maroc : un programme de renouvellement embourbé dans les obstacles
Lancé avec ambition pour moderniser un parc d’autocars vieillissant, le programme de renouvellement des véhicules de transport routier de voyageurs au Maroc peine à produire des résultats tangibles. Un an après son démarrage, ce dispositif, pourtant doté d’un budget annuel de 200 millions de dirhams pour la période 2024-2026, semble s’enliser dans des contraintes techniques et réglementaires qui freinent son efficacité.
À ce jour, seuls deux autocars auraient été remplacés en 2024, un à Meknès et un autre à Tanger, un bilan très décevant. La Fédération marocaine des petites et moyennes entreprises de transport routier, représentée par Younes Boulaq, critique notamment l’absence de transparence de la part de la NARSA (Agence nationale de la sécurité routière), qui pilote le programme sans publier de données officielles.
Le dispositif prévoit une prime à la casse pour encourager le remplacement des autocars anciens par des modèles récents, ne dépassant pas sept ans d’âge, neufs ou d’occasion. Mais cette condition s’avère difficile à tenir sur le terrain : un autocar neuf coûte environ 2,4 millions de dirhams, un prix inaccessible pour la majorité des professionnels même avec l’aide financière. Par ailleurs, les véhicules d’occasion de moins de sept ans sont quasiment introuvables, car les opérateurs préfèrent conserver ces modèles récents.
Ce contexte soulève de nombreuses critiques sur la conception même du programme. Malgré une révision réglementaire en avril 2025, les ajustements ne suffisent pas à lever les freins. Parmi les pistes proposées par les professionnels figurent le relèvement de l’âge maximum des autocars d’occasion éligibles à la prime de 7 à 10 ans, ainsi que la reconsidération de la limite d’âge des véhicules autorisés à circuler, actuellement fixée à 20 ans. Younes Boulaq rappelle que la visite technique semestrielle garantit déjà la sécurité des véhicules en circulation.
L’interdiction d’importer des autocars d’occasion de plus de cinq ans, en provenance notamment d’Europe, constitue un autre obstacle majeur. Cette mesure légale limite les alternatives des transporteurs, d’autant qu’un importateur tentant d’introduire des autocars neufs chinois fait face à des complications administratives et fiscales (homologation, droits de douane, TVA), risquant d’abandonner son projet.
Par ailleurs, le programme inclut une aide financière pour l’équipement des autocars en dispositifs de sécurité (radars de recul, limitateurs de vitesse, GPS, etc.), allant de 30 000 à 50 000 dirhams selon la capacité des véhicules. Cette prime est toutefois soumise aux mêmes contraintes que celle à la casse, notamment l’obligation de maintenir l’équipement en état de fonctionnement et d’exploiter le véhicule pendant au moins deux ans, un engagement difficile à respecter dans un cadre réglementaire rigide.
Ainsi, malgré des intentions louables, le programme de renouvellement du parc des autocars au Maroc nécessite une profonde révision pour lever les barrières économiques, réglementaires et administratives. Sans ces ajustements, les ambitions de modernisation risquent de rester lettre morte, au grand désarroi des professionnels du secteur et des usagers.
Commentaires (0)