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Barham Saleh nommé Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés

Vendredi 12 Décembre 2025 - 19:09
Barham Saleh nommé Haut-Commissaire de l’ONU pour les réfugiés
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L’ancien président irakien Barham Saleh a été désigné pour prendre la tête du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), a appris l’AFP vendredi auprès d’une source onusienne. Il succédera en janvier à l’Italien Filippo Grandi, qui aura dirigé l’agence pendant dix ans, marqués par une intensification sans précédent des crises migratoires dans le monde.

La nomination de Barham Saleh intervient au terme d’un processus de sélection où figuraient plusieurs personnalités internationales, dont la maire de Paris, Anne Hidalgo, ainsi que Jesper Brodin, ex-dirigeant du groupe Ikea. À 65 ans, l’homme d’État kurde s’apprête à prendre les rênes d’une institution confrontée à une pression historique.

Le HCR fait en effet face à un double défi : l’explosion du nombre de personnes déplacées — qui a quasiment doublé en une décennie — et une chute drastique des financements alloués à l’aide humanitaire, aggravée cette année par le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche. Faute de ressources suffisantes, l’agence a déjà été contrainte de réduire plus d’un quart de ses effectifs, soit près de 5 000 collaborateurs, depuis le début de l’année.

Considéré comme un modéré, Barham Saleh possède un parcours politique dense. Né à Souleimaniyeh, il a effectué une partie de ses études au Royaume-Uni avant d’être propulsé sur la scène politique irakienne au lendemain de l’invasion américaine de 2003. Il intègre les autorités intérimaires, puis occupe plusieurs postes stratégiques : ministre de la Planification en 2005, vice-premier ministre en 2006, et chef du gouvernement du Kurdistan irakien de 2009 à 2011.

De 2018 à 2022, il assume la présidence de la République d’Irak, une fonction principalement honorifique mais symboliquement essentielle dans l’équilibre institutionnel irakien, traditionnellement confiée à un représentant kurde. Engagé de longue date dans la reconstruction du pays et dans la défense des droits civiques, il a également soutenu la création de l’Université américaine de Souleimaniyeh, un projet phare pour la région.

Son arrivée à la tête du HCR s’annonce délicate. L’agence se trouve à un moment charnière, confrontée à une demande croissante d’assistance humanitaire alors même que les financements internationaux s’érodent. La question des déplacés, exacerbée par les conflits au Soudan, en Ukraine, à Gaza ou encore en Birmanie, place le HCR au cœur des enjeux géopolitiques mondiaux.

Barham Saleh devra désormais composer avec un paysage humanitaire profondément instable, où les besoins explosent mais où les ressources se raréfient. Son expérience politique et son profil de négociateur modéré pourraient constituer des atouts précieux pour redonner souffle à une institution fragilisée mais essentielle.



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