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CAC 40 : des bénéfices en repli dans la tourmente géopolitique

Hier 07:52
CAC 40 : des bénéfices en repli dans la tourmente géopolitique
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Au premier semestre 2025, les entreprises du CAC 40 ont vu leurs bénéfices fondre de 32 %, atteignant 45 milliards d’euros pour les 37 sociétés ayant publié leurs résultats à ce jour. Ce repli intervient dans un contexte international tendu, marqué par la perspective d’une guerre commerciale et une forte appréciation de l’euro, selon un décompte réalisé jeudi par l’AFP.

Le chiffre d’affaires cumulé des groupes ressort à 725 milliards d’euros, en baisse modérée de 2 %. Ce recul global masque toutefois de fortes disparités entre secteurs.

Automobile et luxe sous pression

Les plus fortes baisses de profits concernent le luxe et l’automobile. Kering et LVMH affichent des replis respectifs de 46 % et 22 % de leur résultat net. Dans l’automobile, Renault accuse une perte nette de 11,2 milliards d’euros, en raison notamment du traitement comptable de Nissan. Stellantis n’échappe pas à la tendance, avec une perte de 2,3 milliards d’euros et l’annonce de mesures de redressement pour fin 2025.

Défense, aérien et banques : les gagnants du semestre

À l’inverse, les secteurs de la défense et de l’aérien profitent des tensions géopolitiques. Airbus enregistre une progression de 85 % de son bénéfice, Safran +11 %. Les banques, déjà sur une bonne dynamique depuis plusieurs années, confirment leur résilience. BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale dégagent ensemble 13,5 milliards d’euros de profits, en hausse de 12 %.

Un semestre "solide mais décevant"

Pour Lionel Melka (Swann Capital), les résultats restent « solides » malgré l’incertitude liée aux droits de douane. En revanche, Christopher Dembik (Pictet AM) évoque un semestre « décevant », surtout comparé aux performances américaines. « Il y a un vrai décrochage européen », résume-t-il.

 L’euro fort, risque principal pour la suite

Si un accord commercial a été trouvé entre l’UE et les États-Unis (avec des droits de douane fixés à 15 % sur les exportations européennes), l’avenir reste incertain. « Le risque principal est désormais celui des taux de change, pas des droits de douane », prévient Christopher Dembik. La vigueur de l’euro pourrait peser lourd sur les résultats du second semestre, notamment sur les marges à l’export.



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