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Coopératives au Maroc : moteur de l’inclusion et levier de développement

15:00
 Coopératives au Maroc : moteur de l’inclusion et levier de développement
Par: Naji khaoula
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Au Maroc, les coopératives représentent un pilier essentiel dans la lutte contre la pauvreté et la vulnérabilité sociale. Si les politiques publiques constituent un cadre indispensable, leur impact reste limité sans l’activation de mécanismes locaux capables de mobiliser les populations. Les coopératives, véritables moteurs de développement économique et social, jouent ce rôle en générant des emplois durables et en améliorant les revenus de leurs membres.

Au-delà de l’aspect financier, ces structures renforcent la résilience des populations face aux aléas de la vie. Conscient de leur potentiel, l’État marocain facilite leur accès au financement et propose des conditions avantageuses pour soutenir leur performance et leur pérennité.

Le pays compte actuellement plus de 60 000 coopératives, dont 7 730 exclusivement féminines. Le gouvernement ambitionne de faire de ce réseau un acteur clé de l’économie nationale, visant une contribution de 8 % au PIB et la création de 50 000 emplois par an d’ici 2035. Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Économie sociale et solidaire, souligne le rôle stratégique des coopératives dans le développement des régions isolées, particulièrement pour les femmes. « Nous avons lancé un plan d’action pour simplifier la création de coopératives, améliorer leur gouvernance et développer de nouveaux dispositifs d’accompagnement technique et organisationnel », a-t-elle déclaré à la Chambre des représentants. Ces initiatives s’appuient sur la loi 112-12 adoptée en 2016, qui constitue le principal cadre légal régissant ces structures.

Amine Kharroubi, professeur d’économie solidaire à l’université Hassan II de Casablanca, explique que les coopératives se distinguent des entreprises classiques par leur statut à but non lucratif. « Leur fonctionnement repose sur la solidarité et le travail collectif. Elles sont actives dans des secteurs variés  agriculture, pêche, artisanat, mines  et permettent des économies d’échelle grâce aux achats groupés, tout en offrant des produits compétitifs », précise-t-il.

Malgré ces avancées, certaines améliorations sont nécessaires pour renforcer leur efficacité. Kharroubi plaide pour une gouvernance simplifiée et l’introduction de mécanismes innovants dans le cadre de la future loi-cadre. Il propose également la constitution de groupements d’intérêt économique afin de mieux intégrer les coopératives à l’économie de marché, tout en facilitant les partenariats nationaux et internationaux, ainsi que l’accès à des formations et à un accompagnement technique.

Des exemples concrets témoignent déjà du succès de ce modèle. Les coopératives d’huile d’argan, implantées dans des provinces comme Essaouira, Agadir, Chichaoua, Tiznit ou Taroudant, ont contribué à l’amélioration des revenus de leurs membres et à leur compétitivité. Certaines exportent même vers des marchés exigeants en Europe et en Amérique du Nord, démontrant que l’organisation collective peut devenir un levier de développement économique tout en favorisant l’inclusion sociale.



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