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Crise à Madagascar : un militaire à la présidence, Rajoelina en exil
Madagascar s’apprête à investir, vendredi, un militaire à la tête de l’État, après trois semaines de manifestations qui ont poussé le président Andry Rajoelina à fuir le pays. Le colonel Michaël Randrianirina, 51 ans, a affirmé jeudi qu’il ne s’agissait “pas d’un coup d’État”, assurant que son accession au pouvoir “suit la procédure légale”.
“Un coup d’État, c’est quand les soldats tirent et qu’il y a du sang. Ce n’est pas le cas”, a-t-il déclaré à la presse, précisant que sa nomination comme “président de la refondation de la République” a été validée par la plus haute juridiction du pays. “Madagascar n’a pas choisi un régime militaire”, a-t-il ajouté, promettant un gouvernement civil et un Conseil présidentiel mixte.
L’ancien président Rajoelina, destitué mardi par un vote de l’Assemblée nationale, a quitté le pays entre le 11 et le 12 octobre, selon son entourage. Ce dernier évoque des “menaces explicites et extrêmement graves” contre sa vie. Le chef de l’État déchu avait jusqu’ici affirmé s’être réfugié dans un “lieu sûr”, sans préciser lequel.
Le colonel Randrianirina, ancien opposant emprisonné en 2023 pour “incitation à la mutinerie”, a promis des élections dans un délai de 18 à 24 mois et le lancement rapide d’un processus de consultation pour désigner un Premier ministre.
À Antananarivo, la tension est retombée : les barrages ont disparu et la population célèbre la fin des affrontements. Sur la place du 13-Mai, symbole de la contestation, concerts et danses ont remplacé les blindés.
Mais le bilan des violences reste lourd : au moins 22 morts et une centaine de blessés, selon l’ONU. Le mouvement de protestation, initié fin septembre par le collectif Gen Z, avait débuté contre les coupures d’eau et d’électricité avant de se transformer en révolte populaire contre le pouvoir.
La communauté internationale, elle, s’inquiète. L’Union africaine a suspendu Madagascar de ses instances “avec effet immédiat”, tandis que l’ONU s’est dite “profondément préoccupée par le changement inconstitutionnel de pouvoir”. La France, ex-puissance coloniale, a rappelé l’importance de “préserver la démocratie et l’État de droit”.
Madagascar, où près de 80 % des 32 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, reste marquée par une succession de crises politiques : Andry Rajoelina lui-même était arrivé au pouvoir en 2009 après un soulèvement soutenu par l’armée.