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Cybercriminalité en Afrique : un défi grandissant pour les économies émergentes
Alors que le continent africain poursuit sa transition numérique à marche forcée, un revers inquiétant s’impose : la montée en puissance de la cybercriminalité. Des attaques sophistiquées ciblent entreprises, institutions publiques et particuliers, entraînant des pertes financières estimées à plusieurs milliards de dollars.
Selon le rapport Africa Cyberthreat Assessment 2025 publié par Interpol, plus des deux tiers des pays membres de l’organisation estiment que la criminalité liée aux technologies représente désormais une part « moyenne à élevée » des délits enregistrés. En Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est, la cybercriminalité constituerait plus de 30 % des infractions signalées, un chiffre en constante progression depuis 2019.
Phishing et escroqueries numériques en tête
Le phishing demeure la méthode d’attaque la plus répandue. Près de 34 % des incidents signalés en 2024 relèvent de cette technique, qui repose sur l’envoi de faux courriels ou la création de sites frauduleux imitant des plateformes de confiance. Objectif : dérober des identifiants, des données bancaires ou soutirer directement de l’argent.
À cela s’ajoutent les escroqueries sentimentales, particulièrement fréquentes en Afrique de l’Ouest, où elles se combinent souvent à de faux placements financiers, notamment en cryptomonnaies.
Rançongiciels et compromission de courriels professionnels
Les rançongiciels (ransomwares) constituent un autre fléau. Ils paralysent des entreprises privées comme des administrations publiques en cryptant leurs données, puis exigent une rançon pour les restituer. L’Afrique du Sud, le Nigeria, l’Égypte et le Maroc figurent parmi les pays les plus touchés.
De leur côté, les cybercriminels exploitent de plus en plus la compromission de courriels professionnels (BEC), qui consiste à infiltrer des échanges internes pour détourner des paiements ou modifier des coordonnées bancaires. Des réseaux criminels transnationaux, tels que Black Axe, ont perfectionné ces pratiques, ciblant principalement des sociétés engagées dans le commerce international.
Un enjeu stratégique pour les entreprises marocaines
Pour les acteurs économiques marocains implantés en Afrique, la menace est tangible. « Dans un contexte où le numérique devient la colonne vertébrale des activités, la cybersécurité n’est plus une option mais une nécessité », souligne Hicham Kasraoui, consultant en développement international.
Les experts recommandent des mesures robustes : former le personnel, renforcer la surveillance des systèmes, s’appuyer sur des solutions technologiques avancées et développer des partenariats régionaux pour mutualiser les efforts de défense.
Face à un environnement numérique en expansion rapide, la lutte contre la cybercriminalité représente un défi majeur pour la stabilité économique du continent. Préserver la confiance dans l’écosystème digital sera déterminant pour l’avenir de l’Afrique numérique.