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Décès de Nicola Pietrangeli, double vainqueur de Roland-Garros
Nicola Pietrangeli, figure incontournable du tennis italien et double champion de Roland-Garros, est décédé ce lundi à l’âge de 92 ans. Avant l’ère de Jannik Sinner et la renaissance récente du tennis transalpin, Pietrangeli incarnait déjà l’excellence italienne sur terre battue. Son élégance de jeu, son endurance remarquable et son palmarès unique ont façonné la mémoire sportive d’un pays qui voyait en lui un véritable ambassadeur de sa discipline.
Sacré à Paris en 1959 puis en 1960, également deux fois vainqueur du tournoi de Rome, l’ancien numéro 3 mondial a marqué durablement le tennis de son empreinte. Preuve de cette admiration nationale : depuis 2006, le court central du Foro Italico porte son nom. Lui-même décrivait ce lieu mythique comme « le plus beau du monde », une déclaration à l’image de son lien indéfectible avec le tennis italien.
Né à Tunis le 11 septembre 1933, Pietrangeli a d’abord brillé au football sous les couleurs de la Lazio avant de bifurquer vers le tennis à 18 ans. « Au football, tu es esclave de ton équipe », confiait-il un jour, assumant pleinement ce choix qui allait orienter toute sa carrière. Sur le circuit amateur — à une époque où le professionnalisme restait un pas décisif — il devient le premier Italien à remporter un tournoi du Grand Chelem en dominant Ian Vermaak en finale de Roland-Garros 1959. Il récidive un an plus tard face au Chilien Luis Ayala.
Spécialiste de la terre battue, il peine davantage sur les autres surfaces : un troisième tour pour meilleur résultat à l’US Open, mais tout de même une demi-finale à Wimbledon en 1960. En double, il forme un duo redoutable avec Orlando Sirola, avec lequel il remporte Roland-Garros et s’impose comme l’une des paires les plus solides de son époque.
L’un de ses plus grands regrets restera sans doute de n’avoir jamais remporté la Coupe Davis comme joueur, malgré des statistiques impressionnantes : 164 matches disputés, 120 victoires, des records toujours inégalés. C’est finalement en tant que capitaine qu’il soulève le trophée en 1976, menant les Azzurri à une victoire historique face au Chili après avoir éliminé la Suède, la Grande-Bretagne et l’Australie.
Après avoir mis un terme à sa carrière en 1974, Pietrangeli rejoint l’écran, aussi bien à la télévision qu’au cinéma. Il anime notamment La Domenica Sportiva, mythique programme sportif de la Rai, et apparaît dans plusieurs films, dont La donna giusta aux côtés de Virna Lisi et Margot Kidder.
Avec la disparition de Nicola Pietrangeli, le tennis perd l’un de ses ambassadeurs les plus passionnés et l’une des figures les plus marquantes de l’ère pré-Open. Un pionnier qui a ouvert la voie à plusieurs générations de joueurs italiens et dont l’héritage continuera d’inspirer longtemps.