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Donald Trump appelle le président israélien à gracier Benjamin Netanyahu
La politique israélienne s’est retrouvée, une fois de plus, au cœur d’une controverse internationale après la révélation d’une lettre signée par Donald Trump et adressée au président israélien Isaac Herzog, dans laquelle le président américain exhorte Israël à gracier Benjamin Netanyahu, poursuivi dans plusieurs affaires de corruption.
Selon un communiqué du bureau du président israélien, la lettre, datée du début de semaine, appelle à une amnistie totale du Premier ministre israélien. Donald Trump y décrit les poursuites en cours comme « une persécution politique injustifiée » et vante le rôle de M. Netanyahu comme un « dirigeant de guerre décisif ».
« Tout en respectant pleinement l’indépendance du système judiciaire israélien, je considère que cette affaire contre Bibi, qui a longtemps combattu à mes côtés, notamment contre l’Iran, est une injustice politique », écrit Donald Trump.
Cette prise de position du président américain, perçue comme une ingérence dans les affaires judiciaires d’un État souverain, a provoqué de vives réactions à Tel-Aviv et à Jérusalem. Plusieurs personnalités politiques israéliennes ont dénoncé une tentative de pression sur le président Herzog, alors que le pays reste profondément divisé autour du sort de Benjamin Netanyahu.
Déjà en octobre, lors d’un discours devant la Knesset, Donald Trump avait publiquement suggéré au président Herzog « d’accorder une grâce » à son allié politique, qu’il a décrit comme « l’homme de la paix et de la sécurité ». Dans sa nouvelle lettre, le président américain insiste sur les « succès historiques » de Netanyahu, évoquant notamment les Accords d’Abraham, signés en 2020 sous son mandat, qui ont normalisé les relations entre Israël et plusieurs pays arabes.
« Maintenant que nous avons accompli ces succès sans précédent et que nous maintenons le Hamas sous contrôle, il est temps de permettre à Bibi d’unir Israël en le graciant, et de mettre fin une fois pour toutes à cette guerre judiciaire », écrit encore M. Trump.
À Jérusalem, la lettre a suscité une onde de choc politique. Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, figure de l’extrême droite, a été l’un des premiers à réagir : « Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump ! Les accusations honteuses contre Netanyahu sont devenues une accusation contre le parquet lui-même », a-t-il déclaré, saluant le soutien américain.
Mais du côté de l’opposition, le ton est tout autre. L’ancien Premier ministre Yaïr Lapid a rappelé sur le réseau X que la loi israélienne impose la reconnaissance de culpabilité et l’expression de remords comme conditions préalables à toute grâce présidentielle. Une allusion directe à la stratégie judiciaire de Netanyahu, qui clame son innocence et dénonce depuis des années un « complot politique ».
Le Premier ministre, actuellement au cœur de procès pour fraude, corruption et abus de confiance, n’a pas commenté publiquement la démarche de Donald Trump. Ses proches estiment toutefois que cette lettre témoigne d’une solidarité personnelle et politique durable entre les deux hommes, alliés de longue date sur le plan diplomatique et idéologique.
Alors que les relations entre Washington et Jérusalem connaissent des fluctuations depuis le retour de Trump à la Maison-Blanche, cette initiative pourrait tendre davantage les équilibres diplomatiques au sein d’un Israël déjà fracturé entre partisans et opposants du chef du gouvernement.