-
15:46
-
15:01
-
12:39
-
10:45
-
10:39
-
09:44
-
07:44
-
19:00
-
09:50
Suivez-nous sur Facebook
Facultés pluridisciplinaires : El Midaoui admet un modèle en perte d’identité
Le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azzedine El Midaoui, a livré, lundi à la Chambre des représentants, un diagnostic sans détour de la situation des facultés pluridisciplinaires. Un modèle qu’il reconnaît désormais « en échec », tant il s’est éloigné de sa mission initiale et fonctionne aujourd’hui comme un dispositif « sans véritable identité ».
Selon le ministre, ces établissements, censés répondre à des besoins régionaux spécifiques, ont progressivement basculé vers un système d’accès totalement ouvert, générant une forte pression sociale sur les provinces hôtes. Un constat qui recoupe les conclusions du rapport du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique de 2022, lequel appelait déjà à repenser en profondeur cette formule.
Une refonte du modèle en préparation
Face à ces dérives, Azzedine El Midaoui a annoncé la volonté du ministère de restructurer ces facultés. Le projet consiste à les scinder en plusieurs entités distinctes, chacune dotée d’un profil clair : des établissements à accès ouvert d’un côté, et d’autres à accès limité, à l’image des écoles d’ingénieurs ou des écoles supérieures de technologie.
L’objectif : redonner de la cohérence au paysage universitaire et adapter l’offre de formation aux besoins du marché et des territoires.
Un déficit criant en logements universitaires
Le ministre a également mis en avant l’ampleur du manque de lits dans les cités universitaires, reconnaissant que la capacité actuelle reste « très éloignée » des besoins réels. Malgré les efforts du ministère et de l’Office national des œuvres universitaires, les procédures administratives ralentissent les projets, d’où le recours renforcé au secteur privé pour accélérer la construction et la gestion des résidences.
À ce jour, le nombre total de lits n’a progressé que de 7 %, pour atteindre 60.000 places. Mais El Midaoui assure que le nouveau modèle de gestion permettra de lancer jusqu’à 100.000 lits par an à l’horizon 2030, un rythme inédit.
Carte universitaire : un chantier en attente du cadre légal
S’agissant de la création de nouvelles universités, le ministre a rappelé que le processus est encadré par la loi. La carte universitaire, désormais finalisée par le département, ne pourra être pleinement activée qu’après l’adoption du projet de loi sur l’enseignement supérieur, actuellement en discussion parlementaire.
Une fois le texte validé, les bases juridiques nécessaires permettront de répondre à de nombreuses attentes régionales en matière d’offre de formation.
Les noyaux universitaires : un programme inachevé
Évoquant le projet lancé entre 2018 et 2021 visant à créer 33 noyaux universitaires, El Midaoui a admis que cet objectif n’a pas été atteint. « On ne peut pas demander en une année ce qui n’a pas été réalisé en sept ans », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’une planification réaliste et progressive.
Un budget recentré sur les priorités
Pour 2026, le ministère assure avoir adopté un principe de « priorisation » afin de rattraper les retards accumulés. Six établissements universitaires ont ainsi été construits et équipés, tandis que de nouvelles infrastructures voient le jour à Al Hoceïma et dans deux provinces du Sud.