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Gaza : Israël Katz relance le débat sur une présence durable israélienne
Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a provoqué une vive polémique après avoir affirmé qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza », évoquant la possibilité d’installer des avant-postes dans le nord du territoire palestinien dévasté par la guerre. Des déclarations rapidement nuancées par ses services, qui ont assuré qu’aucun projet de recolonisation n’était à l’ordre du jour.
En déplacement dans la colonie de Beit-El, en Cisjordanie occupée, le ministre a déclaré devant les médias israéliens : « Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza ». Il a justifié cette position par des impératifs sécuritaires, affirmant que la présence israélienne visait à empêcher la répétition de l’attaque menée par le Hamas le 7 octobre 2023.
Israël Katz a également évoqué la création, « le moment opportun venu », d’avant-postes de type « Nahal » dans le nord de la bande de Gaza. Ce modèle, historiquement utilisé par Israël, associe présence militaire et implantation agricole, et renvoie aux colonies évacuées lors du retrait unilatéral israélien de 2005.
Face à l’ampleur des réactions, le ministère de la Défense a toutefois tempéré ces propos dans un communiqué, précisant qu’ils « s’inscrivent exclusivement dans un contexte sécuritaire ». « Le gouvernement n’a aucune intention d’établir des colonies dans la bande de Gaza », a assuré l’entourage du ministre, cherchant à désamorcer les critiques internes et internationales.
Ces déclarations interviennent alors qu’une trêve fragile est entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l’égide de Washington et de médiateurs régionaux. Le Qatar et l’Égypte appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase d’un plan de paix soutenu par le président américain Donald Trump, qui prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de Gaza et exclut toute occupation ou annexion du territoire.
Dans l’opposition israélienne, les propos d’Israël Katz ont suscité de vives critiques. « Le gouvernement approuve d’une main un plan qui exclut l’occupation de Gaza, et de l’autre entretient des discours sur de nouveaux centres de peuplement », a dénoncé sur le réseau X Gadi Eizenkot, ancien chef d’état-major.
La tension est également alimentée par des initiatives symboliques de la frange la plus radicale de la scène politique israélienne. La semaine dernière, plusieurs dizaines d’Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l’armée, pour y planter un drapeau israélien et appeler à la réoccupation du territoire, une revendication portée par certains ministres d’extrême droite du gouvernement Netanyahou.
Dans un contexte diplomatique et sécuritaire particulièrement sensible, ces déclarations rappellent combien la question de Gaza demeure au cœur des fractures politiques en Israël, entre impératifs sécuritaires, engagements internationaux et pressions internes contradictoires.