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Gazoduc Afrique Atlantique : le Maroc à la conquête des investisseurs américains
Le Maroc redouble d’efforts pour donner une nouvelle dimension au projet de gazoduc Afrique Atlantique, reliant le Nigeria au Royaume à travers onze pays d’Afrique de l’Ouest. Dans cette dynamique, l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) a multiplié les initiatives de promotion à l’international, notamment aux États-Unis, où l’intérêt pour les projets énergétiques stratégiques reste fort.
À Houston, lors du Forum États-Unis-Afrique sur l’énergie, Nawfal Drari, cadre dirigeant de l’ONHYM, a mis en avant les atouts de ce pipeline de 6.900 km, présenté comme un projet structurant pour la sécurité énergétique du continent. Selon les organisateurs, il s’agit d’une opportunité unique pour les investisseurs américains de concilier rentabilité financière et développement économique régional.
Le tracé du gazoduc se décompose en trois grandes sections : du Nigeria à la Côte d’Ivoire (7 milliards de dollars), jusqu’au Sénégal (8 milliards), puis vers le Maroc (11 milliards). Une infrastructure qui ne se limite pas à l’exportation du gaz nigérian, mais qui permettra aussi de valoriser les gisements du Sénégal et de la Mauritanie. Les premières phases de construction pourraient débuter en 2027, avec une entrée en service envisagée à l’horizon 2031.
Lancé en 2016 à l’initiative du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari, le projet bénéficie déjà du soutien de plusieurs institutions financières internationales, dont la Banque islamique de développement, le Fonds OPEP et la Banque européenne d’investissement. Un accord intergouvernemental avec la CEDEAO et plusieurs protocoles avec les pays concernés confirment la volonté politique d’avancer malgré les défis logistiques et diplomatiques.
Pour Rabat, l’enjeu est double : assurer une meilleure intégration économique régionale et positionner le Maroc comme hub énergétique vers l’Europe. Le pipeline pourrait également, à terme, servir au transport d’hydrogène, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives dans le domaine des énergies propres.
En mobilisant les acteurs politiques et économiques américains, l’ONHYM espère garantir une partie du financement nécessaire – majoritairement adossé à des emprunts – et sécuriser la participation de fonds privés. Cette offensive séduction illustre la stratégie marocaine : faire du gazoduc Afrique Atlantique un levier de croissance partagé pour l’Afrique de l’Ouest, tout en consolidant son rôle de passerelle énergétique entre l’Afrique et l’Europe.