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GenZ213 : la jeunesse algérienne défie la peur et la répression
Alors que des appels à manifester ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux sous la bannière du mouvement GenZ213, les autorités algériennes ont choisi la manière forte. Ce vendredi, un important dispositif sécuritaire a été déployé dans la capitale et dans plusieurs grandes villes pour empêcher tout rassemblement.
Ces mobilisations, initiées par des jeunes dénonçant la crise économique et sociale persistante, devaient donner une nouvelle visibilité au malaise grandissant d’une partie de la population. Mais, fidèle à une stratégie déjà rodée, le régime algérien a tenté de désamorcer la contestation en invoquant la thèse des « mains étrangères ». Plusieurs médias publics ont accusé le Maroc d’être à l’origine des appels, présentant ainsi le mouvement comme une tentative de déstabilisation.
Entre inquiétude sociale et discours officiel
Pour Abdelouahab Yagoubi, député algérien, ces appels traduisent avant tout « le besoin réel des jeunes d’exprimer leur frustration dans un pays marqué par un déficit de perspectives ». Il reconnaît toutefois que certaines tentatives d’instrumentalisation extérieure existent, mais souligne que « cela ne doit pas servir de prétexte pour museler les libertés fondamentales ».
Du côté de l’opposition, le ton est bien plus critique. L’activiste politique Chawki Benzahra fustige un « climat d’intimidation permanent » et l’utilisation systématique de la rhétorique des complots pour décourager toute mobilisation. « Chaque vendredi, Alger est quadrillée par les forces de l’ordre, mais cette fois, la démonstration de force a été particulièrement massive », confie-t-il.
Une stratégie de verrouillage
La capitale a ainsi vécu sous haute surveillance, avec des policiers en uniforme et des agents en civil disséminés dans les artères principales. Les forces de sécurité ont dissuadé toute tentative de rassemblement, accentuant le sentiment d’étouffement ressenti par une jeunesse en quête d’avenir et de libertés.
Pour de nombreux observateurs, Alger semble vouloir éviter à tout prix la résurgence d’un mouvement populaire de grande ampleur, semblable au Hirak de 2019. Mais cette stratégie du verrouillage systématique pourrait bien renforcer le ressentiment d’une génération désireuse de se faire entendre.