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Incendie d’une église en Espagne : polémique autour d’un Marocain

Hier 15:40
Incendie d’une église en Espagne : polémique autour d’un Marocain
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Un fait divers à El Pozuelo, petite localité de la province de Grenade, est devenu une affaire hautement politisée. Dimanche dernier, la Guardia civil a arrêté un jeune Marocain de 21 ans accusé d’avoir provoqué un incendie et commis d’importantes dégradations dans l’église Santiago Apóstol. Si les dégâts matériels sont lourds, les répercussions politiques et sociales de l’affaire le sont tout autant.

Une récupération politique immédiate

Le parti d’extrême droite Vox n’a pas tardé à exploiter l’incident pour relancer son discours sur « l’immigration incontrôlée ». Ricardo López, son porte-parole adjoint en Andalousie, a dénoncé un « attentat contre les racines culturelles et religieuses de l’Espagne », évoquant une « islamisation progressive ». Dans la même veine, Francis Rodríguez (Parti populaire) a regretté que certains étrangers « refusent de s’intégrer », liant l’acte isolé à un supposé problème d’adaptation culturelle.

Ces déclarations ont rapidement été dénoncées par Adelante Andalucía, qui y voit un « délit de haine » et une instrumentalisation politique. Le mouvement rappelle que l’auteur présumé souffrirait de graves troubles psychiatriques, sans lien avec la religion ni le jihadisme. « Utiliser un cas clinique pour stigmatiser une communauté entière est une ligne rouge », a prévenu la députée Begoña Iza.

Réaction marocaine : condamnation et solidarité

Face à l’ampleur médiatique, le consulat général du Maroc à Almeria a réagi officiellement. Dans une lettre adressée à l’archevêque de Grenade, la consule Soumia Fathi Ceneral a condamné fermement l’incendie, tout en soulignant l’histoire de tolérance religieuse du Maroc. Elle a exprimé « la solidarité du Royaume avec la communauté catholique en ces moments douloureux » et réaffirmé la volonté de Rabat de « renforcer la coexistence et le dialogue interreligieux ».

Un suspect sous enquête judiciaire

Le jeune Marocain arrêté aurait pénétré dans l’église en brisant un vitrail avant de détruire statues, crucifix et mobilier. Selon les premiers éléments, il aurait ensuite déclenché un incendie à l’aide d’un briquet. Les habitants, alertés par le vacarme, ont limité la propagation des flammes avant l’intervention des pompiers de Motril. Le suspect encourt des poursuites pour « délit contre les sentiments religieux », avec l’aggravant de profanation.

Un climat sous tension

Si la justice devra établir les responsabilités réelles du suspect, l’affaire révèle surtout la fragilité du climat autour de l’immigration au sud de l’Espagne. Entre instrumentalisation politique et appel au calme, ce fait divers illustre une fois encore comment un acte isolé peut être transformé en sujet explosif dans le débat public européen.

 



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