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L’Allemagne expulse 81 Afghans condamnés et durcit sa politique migratoire

Hier 11:38
L’Allemagne expulse 81 Afghans condamnés et durcit sa politique migratoire
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Le gouvernement allemand a confirmé, vendredi, l’expulsion de 81 ressortissants afghans condamnés par la justice, marquant la seconde opération de ce type depuis l’été dernier. Une décision qui illustre la volonté affichée de Berlin de renforcer sa politique migratoire, en particulier à l’égard des étrangers ayant commis des crimes sur le sol allemand.

« Un vol d’expulsion vient de décoller à destination de l’Afghanistan », a déclaré le ministre de l’intérieur, Alexander Dobrindt. Selon le communiqué officiel, les personnes concernées sont « exclusivement des hommes afghans condamnés pénalement et faisant l’objet d’une décision définitive d’expulsion ».

Une politique migratoire sous tension

Ces expulsions restent hautement sensibles depuis la prise de pouvoir des talibans à Kaboul en août 2021. L’Allemagne ne reconnaît pas le régime des talibans et n’entretient aucune relation diplomatique officielle avec les autorités en place. Malgré ce contexte, le nouveau gouvernement mené par le chancelier Friedrich Merz, en fonction depuis mai, souhaite poursuivre les retours forcés vers l’Afghanistan pour les délinquants condamnés.

Le précédent gouvernement, dirigé par Olaf Scholz, avait effectué une première expulsion vers Kaboul le 30 août 2024, impliquant 28 Afghans condamnés pour crimes. La récente opération constitue un nouveau cap franchi dans la politique migratoire allemande.

Le Qatar, un médiateur essentiel

Pour contourner l’absence de relations directes avec Kaboul, l’Allemagne s’appuie sur la médiation du Qatar. Le ministère de l’intérieur a précisé que cette opération avait pu être menée grâce à l’appui des autorités qataries, facilitant ainsi les procédures logistiques et administratives.

Berlin a toutefois laissé entendre qu’une évolution est envisageable : le gouvernement étudierait la possibilité d’ouvrir des discussions directes avec les talibans, afin de faciliter les expulsions futures.

Un signal ferme de la part du gouvernement Merz

« Ces expulsions doivent pouvoir se poursuivre à l’avenir. Les auteurs d’infractions graves n’ont pas le droit de séjourner dans notre pays », a insisté le ministère de l’intérieur. Cette approche s’inscrit dans une volonté politique de fermeté, le nouveau gouvernement cherchant à durcir le cadre migratoire en Allemagne.

En parallèle, Berlin envisage également de réévaluer sa politique de non-expulsion concernant les ressortissants syriens. Jusqu’à présent, la Syrie était considérée comme trop instable pour y organiser des retours forcés, en raison de l’absence de relations diplomatiques avec le régime de Bachar al-Assad.

Avec ces nouvelles orientations, l’Allemagne semble amorcer un tournant sécuritaire marqué, en conditionnant désormais le droit au séjour sur la conduite des demandeurs d’asile sur le territoire allemand.
 



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