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L’émissaire américain Steve Witkoff inspecte un centre humanitaire à Gaza

Hier 16:26
L’émissaire américain Steve Witkoff inspecte un centre humanitaire à Gaza
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Alors que les critiques internationales s’intensifient contre la gestion de l’aide humanitaire à Gaza, l’envoyé spécial du président américain Donald Trump, Steve Witkoff, a effectué ce vendredi une visite dans un centre de distribution d’aide de la Fondation humanitaire à Gaza (GHF). Cette visite intervient dans un climat tendu, marqué par les accusations d’ONG dénonçant la militarisation de l’aide et des pertes civiles croissantes.

Accompagné de l’ambassadeur américain en Israël, Mike Huckabee, Witkoff s’est rendu dans une zone du centre de Gaza frappée plus tôt par des raids israéliens ayant causé la mort de plusieurs civils. Sur le réseau X, Huckabee a indiqué vouloir « connaître la vérité » sur les opérations de la GHF, contournant ainsi le dispositif onusien traditionnel.

Créée en mai dernier, la GHF s’est imposée dans un contexte de blocus total de l’aide par Israël. Mais selon l’ONU, au moins 1.373 Palestiniens auraient été tués alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire — dont 859 à proximité directe des centres de cette fondation. Human Rights Watch (HRW) va plus loin, dénonçant un « piège mortel » et « de véritables bains de sang », accusant l’armée israélienne de crimes de guerre.

Face à ces accusations, les États-Unis affirment vouloir accélérer la mise en œuvre d’un « plan final » pour renforcer l’acheminement de vivres dans l’enclave palestinienne, où la famine menace des centaines de milliers de civils. Mais l’opacité du financement de la GHF et l’exclusion des agences de l’ONU alimentent les doutes sur l’efficacité et la neutralité du dispositif.

Sur le terrain, les témoignages reflètent une situation dramatique. À Al-Zawayda, un habitant raconte comment « des gens se battent entre eux avec des couteaux » pour un simple colis de nourriture. Dans la journée de vendredi, la Défense civile à Gaza a fait état de 11 nouveaux décès dus à des frappes israéliennes.

Sur le plan diplomatique, la pression monte sur Israël. Le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, a dénoncé une « catastrophe humanitaire qui dépasse l’imagination ». Il a aussi relevé l’isolement croissant d’Israël, au moment où plusieurs pays européens, dont la France, le Royaume-Uni, le Portugal et le Canada, annoncent leur volonté de reconnaître un État palestinien d’ici septembre.

Israël dénonce de son côté une « campagne de pression déformée » visant, selon lui, à « récompenser le Hamas ».

Sur le plan militaire, le conflit a déjà coûté la vie à plus de 60.000 Palestiniens, selon les autorités de santé à Gaza, ainsi qu’à 1.219 Israéliens, majoritairement des civils tués lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023.



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