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La banane équatorienne maintient sa croissance malgré le boycott algérien
Malgré la chute spectaculaire de ses exportations vers l’Algérie, en baisse de 96 % depuis le début de l’année, la filière bananière équatorienne affiche une santé solide. Entre janvier et septembre 2025, les ventes à l’étranger ont progressé de 3,5 %, selon les chiffres publiés par l’Association de commercialisation et d’exportation de banane (Acorbanec) et l’Association des exportateurs de banane de l’Équateur (AEBE).
Une hausse portée par la demande européenne et asiatique
Sur les neuf premiers mois de 2025, l’Équateur a expédié environ 285 millions de caisses de bananes, soit une progression de 3,51 % par rapport à la même période de 2024. L’Union européenne reste le principal marché, absorbant près de 31 % des volumes exportés, notamment vers l’Allemagne, la Belgique, l’Espagne, la France et les Pays-Bas.
La Russie arrive en deuxième position (près de 20 %), suivie du Moyen-Orient (15 %), des États-Unis (12 %) et du Cône Sud (7 %).
La Chine a enregistré une forte hausse des importations (+19,77 %), conséquence directe de la baisse de production dans d’autres pays asiatiques tels que les Philippines, le Cambodge et le Viêt Nam. D’autres progressions notables ont été observées en Turquie (+31,42 %), en Russie (+12,25 %), en Suède (+15,77 %), en Argentine (+13,97 %) et en Arabie saoudite (+8,76 %).
Des tensions diplomatiques aux conséquences économiques
Cette bonne performance contraste avec l’effondrement quasi total du marché algérien, qui a réduit ses importations de 96 % après la décision de Quito de retirer sa reconnaissance à la prétendue “RASD” et d’exprimer son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara.
Selon l’Acorbanec, cette position diplomatique a provoqué un boycott commercial de la part d’Alger, lequel a suspendu l’octroi de licences d’importation de bananes équatoriennes. Un signal fort des interférences politiques dans le commerce international, estiment plusieurs analystes du secteur.
Une filière résiliente face aux défis logistiques
Sur le plan productif, l’Équateur a connu une légère baisse de 1,87 % de ses récoltes entre fin 2024 et septembre 2025. Toutefois, des rendements plus élevés et la mise en culture de nouvelles zones ont permis de stabiliser les exportations.
Le pays a également profité de perturbations climatiques en Amérique centrale et de mouvements sociaux au Panama, qui ont momentanément freiné la production d’autres fournisseurs.
D’après la Banque centrale équatorienne, la banane reste le troisième produit d’exportation du pays, derrière la crevette et le pétrole, mais devant le cacao. L’AEBE relève néanmoins une décélération de la croissance mensuelle, passée de 5,9 % en mai à 3,3 % en septembre, en raison de la saisonnalité de la demande et des coûts logistiques croissants.
Vers une diversification des marchés
Face aux tensions politiques et à la volatilité du commerce mondial, les exportateurs équatoriens cherchent à diversifier leurs débouchés et à renforcer la durabilité de leur filière. Leur objectif : maintenir la compétitivité de la banane équatorienne sur un marché mondial où la diplomatie, la logistique et le climat s’entremêlent désormais étroitement.