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La Syrie prête à transférer 400 combattants ouïghours à la Chine

Lundi 17 Novembre 2025 - 18:31
La Syrie prête à transférer 400 combattants ouïghours à la Chine
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Les autorités syriennes s’apprêtent à remettre à la Chine plusieurs centaines de combattants ouïghours présents sur leur territoire, selon des sources gouvernementales et diplomatiques consultées lundi. Cette décision marque une nouvelle étape dans la stratégie de Damas, qui cherche à tourner la page de son passé jihadiste et à renforcer ses alliances internationales, moins d’un an après le changement de pouvoir survenu en décembre 2024.

Depuis leur arrivée à la tête du pays, les nouveaux dirigeants islamistes tentent de se détacher de l’héritage des groupes armés ayant afflué en Syrie durant la guerre civile déclenchée en 2011. Parmi ces combattants étrangers, les Ouïghours – originaires de la région turcophone et musulmane du nord-ouest de la Chine – avaient rejoint en nombre les rangs du Parti islamique du Turkestan (TIP), principalement implanté dans la région d’Idleb.

Selon une source gouvernementale ayant requis l’anonymat en raison de la sensibilité du dossier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, devait aborder ce sujet lundi à Pékin. « À la demande de la Chine, Damas a l’intention de remettre les combattants par groupes, après que Pékin a refusé qu’ils soient intégrés dans la nouvelle armée syrienne », a indiqué cette source.

Une source diplomatique a confirmé cette information, précisant que 400 combattants ouïghours figurent sur la liste que la Syrie prévoit de transférer « prochainement ».

Lors de sa rencontre avec son homologue syrien, le ministre chinois des Affaires étrangères, Wang Yi, a réaffirmé le soutien de Pékin au processus de stabilisation engagé dans le pays. Le ministère chinois a par ailleurs souligné que « la partie syrienne s’est engagée à ne permettre à aucune entité d’utiliser le territoire syrien pour porter atteinte aux intérêts de la Chine ».

Depuis la chute du régime de Bachar al-Assad fin 2024 et la dissolution officielle des groupes armés annoncée par Ahmad al-Chareh, les nouvelles autorités syriennes tentent de restructurer l’appareil sécuritaire. Une partie des anciens rebelles a été intégrée dans la nouvelle armée, y compris quelques combattants ouïghours occupant désormais des postes de commandement.

L’Observatoire syrien des droits de l’homme estime que 3.200 à 4.000 combattants ouïghours étaient présents en Syrie au plus fort du conflit. Le processus de transfert vers la Chine représente ainsi un enjeu majeur de coopération sécuritaire entre Damas et Pékin, mais aussi une étape sensible dans la recomposition militaire du pays.



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