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Le Graphite Africain : Un nouveau terrain de concurrence entre la Chine et les grandes puissances
La domination de la Chine sur le marché mondial du graphite, essentielle pour la transition énergétique, pourrait être mise à mal par la montée en puissance de la production africaine. Alors que la Chine assure actuellement environ 80 % de la production mondiale, les prévisions de Benchmark Mineral Intelligence estiment que l’Afrique pourrait devenir le premier producteur mondial d’ici 2026. Ce basculement stratégique ouvre une nouvelle ère de compétition économique entre les grandes puissances.
Le Mozambique se trouve au cœur de cette transformation. Lundi 9 décembre, la compagnie australienne Triton Minerals a annoncé la cession de 70 % de son projet de graphite Ancuabe à l’entreprise chinoise Shandong Yulong Gold. Ce projet, capable de produire 70 000 tonnes de concentré de graphite par an sur 27 ans, illustre l’intérêt de la Chine pour conserver son emprise sur le marché. En parallèle, une autre société chinoise, DH Mining Development, prévoit de lancer fin 2024 la production de 200 000 tonnes par an de graphite sur son projet Nipepe, également situé au Mozambique.
Cependant, la montée en puissance de la production africaine de graphite est indéniable. Alors qu’elle ne représentait que 10 % de l’offre mondiale fin 2023, elle devrait atteindre 47 % d’ici 2025, avec des pays comme le Mozambique, la Tanzanie et Madagascar en tête. Selon Benchmark, l’Afrique pourrait ainsi dépasser la Chine avec 40 % de l’offre mondiale de graphite naturel en 2026, contre 35 % pour l’empire du Milieu.
Cette évolution s’inscrit dans un contexte de rivalité internationale accrue. Des acteurs comme l’Union européenne et la Corée du Sud ont multiplié les accords avec des compagnies actives en Afrique pour réduire leur dépendance à l’égard de la Chine, qui utilise son contrôle sur le graphite comme un levier stratégique dans sa guerre commerciale avec les États-Unis et leurs alliés.
Cette concurrence offre aux pays africains une opportunité sans précédent de négocier des accords plus avantageux. Certains, comme le Ghana et la Namibie, ont déjà interdit l’exportation à l’état brut de certains minéraux critiques, dont le graphite, pour encourager la transformation locale et maximiser les retombées économiques. Ce positionnement pourrait renforcer leur capacité à attirer des investissements tout en stimulant l’emploi et la valeur ajoutée sur le continent.
La demande mondiale de graphite est en plein essor, notamment en raison de son rôle clé dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques. Dans ce contexte, l’Afrique se trouve à un moment charnière, où elle peut non seulement devenir un acteur majeur du marché, mais aussi redéfinir les règles de l’exploitation minière à son avantage.
Le développement rapide de la production de graphite africain redessine la carte des ressources critiques. Entre la volonté de la Chine de maintenir son contrôle, les besoins croissants des économies occidentales et les ambitions des pays africains, ce marché devient un champ de bataille stratégique où l’avenir énergétique mondial se joue.