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Macron sous pression : entre compromis impossible et menace de dissolution
La crise politique s’intensifie à Paris. Moins d’une journée après avoir présenté la composition de son gouvernement, le premier ministre Sébastien Lecornu a remis sa démission lundi matin, secoué par une fronde ouverte des Républicains. Mais, dans un revirement inattendu, il a accepté, à la demande du président Emmanuel Macron, de suspendre cette décision pour tenter de trouver un compromis d’ici mercredi soir.
À l’origine de cette crise éclair, la nomination de Bruno Le Maire au ministère des Armées a provoqué la colère du parti de droite, pourtant censé soutenir le gouvernement. Son président, Bruno Retailleau, nommé à l’Intérieur, a exprimé son désaccord, entraînant un effet domino au sein de son camp. En quelques heures, la majorité vacillait, fragilisant un exécutif à peine constitué.
Face à ce chaos politique, Emmanuel Macron a décidé d’intervenir directement. Après avoir accepté la démission de son Premier ministre, il a réussi à le convaincre de prolonger les négociations pendant deux jours, espérant calmer la tempête avant qu’elle ne dégénère. Le président a affirmé être « prêt à prendre ses responsabilités » si aucun accord n’est trouvé, une déclaration perçue par certains comme une menace implicite de dissolution de l’Assemblée nationale.
Les oppositions, quant à elles, flairent déjà une opportunité politique. À gauche comme à l’extrême droite, les appels à la démission du gouvernement ou à la dissolution du Parlement se multiplient. « Le pouvoir est à bout de souffle », a commenté un responsable de La France insoumise, tandis que le Rassemblement national a dénoncé « un gouvernement d’improvisation ».
Dans ce climat de tension, l’Élysée a confirmé que le chef de l’État a reçu mardi après-midi Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat. Les deux responsables ont été reçus séparément, selon des sources proches du dossier. Officiellement, aucune décision n’a été annoncée, mais ces entretiens nourrissent les spéculations autour d’une possible dissolution de l’Assemblée nationale — une option prévue par l’article 12 de la Constitution, mais politiquement risquée à moins d’un an des élections européennes.
Alors que la France doit impérativement adopter son budget, le pays semble suspendu à deux décisions cruciales : celle de Sébastien Lecornu, qui doit confirmer ou non sa démission d’ici mercredi, et celle d’Emmanuel Macron, qui pourrait choisir la voie institutionnelle la plus radicale pour sortir de l’impasse.
Entre négociations tendues et calculs politiques, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir du gouvernement, voire pour l’équilibre politique de la Ve République.