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Madrid alerte sur une instrumentalisation politique de la migration algérienne

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Madrid alerte sur une instrumentalisation politique de la migration algérienne
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Les plages de Levante et les criques des Baléares voient s’échouer, semaine après semaine, un nombre croissant d’embarcations parties d’Algérie. En quelques jours seulement, plus de 670 migrants y ont débarqué, portant à plus de 4.100 les arrivées recensées depuis janvier 2025. Une hausse vertigineuse de 120 % par rapport à l’année précédente, qui alarme Madrid et interpelle Bruxelles.

Derrière cette brusque poussée migratoire, il n’y a rien de spontané. Selon des enquêtes relayées par La Gaceta, ces traversées relèvent de réseaux organisés, qui annoncent ouvertement leurs départs sur Facebook et Telegram, comme s’il s’agissait de publicités touristiques. Les tarifs varient entre 4.000 et 10.000 euros par passager, transformant les côtes algériennes en marché florissant de moteurs et d’embarcations.

Contrairement à l’image traditionnelle de familles vulnérables fuyant la misère, la plupart des arrivants sont de jeunes hommes en âge militaire, souvent originaires non seulement d’Algérie, mais aussi du Soudan et de la Somalie. Leur arrivée massive, parfois sans contrôle effectif, nourrit les inquiétudes sécuritaires et ravive le débat sur l’efficacité des dispositifs frontaliers.

Pour plusieurs observateurs, Alger pratique un dangereux jeu d’équilibre. Officiellement, les autorités invoquent un manque de moyens pour enrayer ces départs. Officieusement, elles sont accusées de fermer les yeux, voire d’instrumentaliser ces flux dans un contexte de tensions diplomatiques persistantes avec Madrid depuis 2022. La migration deviendrait ainsi un outil de pression politique, au prix d’une instabilité exportée vers l’autre rive de la Méditerranée.

Cette dynamique, qualifiée de « bombe à retardement » par certains analystes, place l’Espagne face à un défi qui dépasse largement la seule gestion migratoire. La question touche désormais à la sécurité nationale et, par extension, à celle de l’Europe tout entière. Avec une Méditerranée redevenue un couloir de crise, Madrid redoute que cette vague n’annonce une recomposition durable des routes migratoires.



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