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Mali : l’ex-Premier ministre Choguel Maïga placé en garde à vue
L’ancien Premier ministre civil du Mali, Choguel Kokalla Maïga, limogé en novembre 2024 par la junte au pouvoir, a été placé en garde à vue mardi. Cette mesure intervient dans un contexte de récentes arrestations d’une cinquantaine de militaires, dont deux généraux, accusés de complot contre les autorités issues des coups d’État de 2020 et 2021.
Selon le pôle économique et financier, chargé des crimes économiques, Maïga et plusieurs de ses anciens collaborateurs sont visés par une enquête sur la gestion de la Primature. L’affaire découle d’allégations d’atteinte aux biens publics formulées dans un rapport du Vérificateur général. Ils devraient être présentés au procureur de la Cour suprême d’ici jeudi.
Parmi les personnes interpellées figurent son ancien directeur de cabinet, Issiaka Ahmadou Singaré, ainsi que trois ex-directeurs administratifs et financiers.
Nommé en 2021 par le chef de la junte, le général Assimi Goïta, Choguel Maïga avait été évincé fin 2024 après avoir critiqué la prolongation du pouvoir militaire et son exclusion des décisions. Son remplacement par le général Abdoulaye Maïga a marqué une militarisation totale de l’exécutif, dans un contexte de restrictions accrues des libertés et de violences jihadistes persistantes.
Figure du Mouvement du 5-Juin/Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), Maïga avait récemment rompu avec la junte, dénonçant des arrestations arbitraires et appelant à des élections crédibles.
Depuis 2012, le Mali est confronté à une crise sécuritaire profonde, alimentée par les attaques de groupes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, ainsi que par des violences communautaires. La junte, qui s’est éloignée de ses partenaires occidentaux, s’appuie désormais sur un rapprochement stratégique avec la Russie au nom du souverainisme.