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Maroc : le taux de chômage recule légèrement au troisième trimestre 2025
Le taux de chômage a légèrement reculé au Maroc au troisième trimestre 2025, s’établissant à 13,1% contre 13,6% au trimestre précédent, selon les données publiées mardi par le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Si cette évolution marque une amélioration apparente de la situation de l’emploi, la progression du sous-emploi, particulièrement en milieu rural, vient en tempérer la portée.
Le repli du chômage concerne à la fois les zones urbaines et rurales. En ville, le taux est passé de 17% à 16,3%, tandis qu’il a diminué de 7,4% à 6,9% dans les campagnes. Le nombre total de personnes au chômage s’est réduit de 55.000 sur un an, atteignant 1,629 million. Cette baisse résulte notamment d’un recul de 29.000 chômeurs en milieu urbain et de 25.000 en milieu rural.
Cependant, ces améliorations ne profitent pas de manière uniforme à l’ensemble de la population. Alors que le chômage masculin diminue d’un point pour atteindre 10,6%, le chômage féminin progresse nettement, atteignant 21,6%. Les jeunes restent particulièrement touchés malgré une légère baisse, avec un taux de 38,4% chez les 15-24 ans.
Les diplômés continuent d’afficher des taux de chômage supérieurs à la moyenne nationale, même si une diminution est constatée, passant de 19,8% à 19%. La baisse est plus marquée chez les techniciens et cadres intermédiaires, tandis qu’une légère hausse touche les diplômés du secondaire qualifiant et de l’enseignement supérieur, confirmant l’écart persistant entre compétences et besoins du marché.
Parallèlement, le sous-emploi s’est nettement aggravé. Il concerne désormais 1,199 million de personnes, contre 1,066 million un an auparavant. Au niveau national, son taux atteint 11,1%, s’élevant à 9,5% en milieu urbain et à 13,8% en milieu rural. La hausse touche particulièrement les actifs de 35 à 44 ans, les jeunes de 15 à 24 ans, les zones rurales et les hommes.
Les secteurs du bâtiment et des travaux publics (BTP), ainsi que l’agriculture, figurent parmi les plus fragilisés. Le sous-emploi dans les BTP atteint 22,2%, en hausse de plus de deux points, tandis qu’il progresse à 13,1% dans l’agriculture, un secteur fortement dépendant de la saisonnalité et des conditions climatiques.
Si le recul du chômage peut être interprété comme un signal positif, il reflète en partie une contraction de la population active plutôt qu’une amélioration structurelle du marché de l’emploi. La progression du travail précaire et l’augmentation du sous-emploi rappellent les défis persistants en matière de qualité de l’emploi, de formation et d’inclusion économique, en particulier pour les femmes et les jeunes.