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Mines: une réforme en profondeur pour booster l’investissement
Le secteur minier marocain entre dans une nouvelle ère. Portée par le ministère de la Transition énergétique, sous la houlette de Leila Benali, une réforme ambitieuse du cadre législatif et opérationnel est en cours pour repositionner les mines au cœur de la stratégie économique nationale. Objectif : faire des ressources minières un levier de souveraineté économique, d’attractivité pour les investisseurs, et un moteur de développement territorial équitable.
Un projet de loi pour une gouvernance renforcée
Au centre de cette réforme figure la révision de la loi n°33.13 régissant le secteur minier. Le projet de loi, actuellement en phase d’examen au Secrétariat général du gouvernement, résulte d’une large concertation avec les professionnels du secteur. Il introduit une gouvernance plus stricte des ressources, tout en favorisant une meilleure valorisation des minerais stratégiques et critiques, comme le cobalt, le lithium ou encore les terres rares. Ces ressources, essentielles à la transition énergétique mondiale, bénéficieront désormais d’un cadre propice à leur exploitation responsable et durable.
Facilitation de l’accès et digitalisation du cadastre minier
L’une des innovations majeures de la réforme est la possibilité, pour les entreprises privées, de valoriser des substances minérales locales même sans licence de prospection ou d’exploitation, sous certaines conditions encadrées. En parallèle, la digitalisation du registre foncier minier s’accélère. Une plateforme nationale intégrée permettra de centraliser les demandes de licences, les données géo-scientifiques, ainsi que les informations réglementaires et les opérateurs agréés.
Valoriser l’emploi local et encadrer la sous-traitance
La réforme vise également à structurer les relations contractuelles dans le secteur. La sous-traitance sera encadrée pour renforcer la transparence, tout en ouvrant des opportunités aux petites entreprises locales. Un accent particulier est mis sur l’emploi et la formation continue des travailleurs, pour accompagner la montée en compétences dans un secteur de plus en plus technologique.
Des retombées déjà visibles sur le terrain
Cette transformation s’accompagne d’actions concrètes. Une vaste opération de réattribution des autorisations minières retirées a permis de délivrer 277 permis à 78 sociétés, principalement marocaines. Ces acteurs se sont engagés à investir près de 2 milliards de dirhams, avec la promesse de créer environ 6.000 emplois directs.
Focus sur les régions minières historiques
Certaines régions bénéficient d’une attention particulière, comme Tafilalet, Figuig ou encore Jerada. Dans le Haut Atlas oriental, 179 lots couvrant plus de 2.000 km² seront proposés à la prospection dès cette année. À Tafilalet-Maïder, 149 autres lots s’étendront sur plus de 1.100 km². Des campagnes de sensibilisation et des ateliers réunissant les parties prenantes accompagneront ces initiatives.
À Jerada, ancien bassin houiller emblématique, un plan spécifique est déployé pour restructurer durablement l’activité minière, dans une optique de transition énergétique et sociale. L’enjeu : faire émerger un nouveau modèle de développement local, plus inclusif et respectueux de l’environnement.
Vers un modèle minier marocain durable et attractif
Cette réforme globale témoigne d’une volonté forte : inscrire le secteur minier marocain dans une dynamique d’innovation, d’investissement durable et de justice territoriale. En conjuguant digitalisation, incitations à l’investissement, et mobilisation des acteurs locaux, le Royaume entend faire des mines un pilier stratégique de son développement à long terme.