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Paris sous tension : dette, instabilité et menace de chute gouvernementale

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Paris sous tension : dette, instabilité et menace de chute gouvernementale
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À la tête d’un gouvernement privé de majorité depuis sa nomination en décembre, François Bayrou tente un ultime coup politique. Confronté au rejet de son plan d’économies de 44 milliards d’euros et à une hostilité croissante de l’opinion, le Premier ministre a annoncé qu’il demanderait la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre, deux jours avant la mobilisation syndicale prévue contre ses réformes.

L’avenir de son équipe se jouera en grande partie sur le positionnement des socialistes, que Matignon espérait rallier mais qui ont d’ores et déjà annoncé un vote négatif. Dans un discours offensif, Bayrou a averti que les députés avaient « treize jours » pour choisir « entre le chaos et la responsabilité », promettant notamment de solliciter davantage les hauts revenus et les optimisateurs fiscaux, et allant jusqu’à proposer de confier la gestion de l’assurance vieillesse aux syndicats.

Mais la dynamique joue clairement contre lui. Le Rassemblement national réclame une dissolution, la gauche bloque, et la droite refuse tout compromis. Huit mois après l’installation de son gouvernement, la France risque donc de connaître une nouvelle chute de l’exécutif, après celle de Michel Barnier, également emporté par un budget rejeté.

Cette fragilité institutionnelle, inédite sous la Ve République, découle directement de la dissolution décidée par Emmanuel Macron en juin 2024, qui a accouché d’une Assemblée éclatée en trois blocs sans majorité absolue. Les marchés financiers commencent à réagir à cette impasse : mardi, la Bourse de Paris a perdu 1,7 %, les banques françaises ont chuté et les taux d’emprunt se sont tendus, reflet des inquiétudes sur une dette publique qui atteint 114 % du PIB.

Face à ces tensions, le ministre des Finances Éric Lombard a tenté de rassurer en affirmant que la France n’était « sous la menace d’aucune intervention du FMI ou de la BCE ». Mais, sauf retournement improbable, le pays pourrait se retrouver sans gouvernement opérationnel dans moins de deux semaines.



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