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Pékin et Washington renouent le dialogue pour apaiser les tensions commerciales
Pékin et Washington ont convenu de relancer le dialogue afin d’éviter une nouvelle escalade dans la guerre commerciale qui oppose les deux premières puissances économiques mondiales. L’annonce, faite samedi, marque une tentative de désamorcer les tensions ravivées par la récente décision chinoise de renforcer les restrictions sur les exportations de terres rares, un secteur stratégique pour l’économie mondiale.
Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a confirmé la tenue d’une rencontre la semaine prochaine avec le vice-premier ministre chinois He Lifeng, responsable du commerce et de la planification économique. Cette réunion, préparatoire à de futures négociations bilatérales, a été saluée par Pékin, qui s’est déclaré prêt à engager des discussions « dès que possible ».
Ces échanges interviennent dans un contexte particulièrement tendu. Il y a une semaine, la Chine annonçait un durcissement de ses contrôles sur les exportations de terres rares et les technologies de raffinage, provoquant l’ire de Donald Trump. En réponse, le président américain a menacé d’imposer 100 % de droits de douane sur l’ensemble des produits chinois, en plus des 30 % déjà en vigueur. Il avait même évoqué l’éventualité de boycotter la rencontre prévue avec Xi Jinping lors du prochain sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (Apec).
Pourtant, un entretien téléphonique jugé “constructif” entre He Lifeng et Scott Bessent semble avoir permis de rétablir un minimum de confiance. Selon l’agence Chine Nouvelle, les discussions ont été « franches et approfondies », tandis que le Trésor américain évoque des échanges « directs et pragmatiques ». Les deux responsables ont convenu de se rencontrer en personne la semaine prochaine afin de « poursuivre les discussions et préparer le terrain pour un dialogue de haut niveau ».
M. Bessent avait récemment accusé la Chine de vouloir « affaiblir l’économie mondiale » par ses restrictions sur les terres rares, essentielles à la production de smartphones, de batteries, de véhicules électriques et de missiles guidés. Mais le ton semble désormais plus conciliant. Des extraits d’une interview de Donald Trump diffusés vendredi par Fox News confirment que le président américain rencontrera finalement Xi Jinping à la fin du mois lors du sommet de l’Apec. « Les 100 % de droits de douane ne sont pas viables », a-t-il concédé. « Ils m’ont forcé à faire cela, mais nous devons trouver une solution. »
Parallèlement, Washington s’efforce de rassembler ses alliés du G7 pour adopter une position commune face à la stratégie commerciale de Pékin. Les ministres des Finances du groupe des sept pays les plus industrialisés ont annoncé leur intention de coordonner leur réponse aux nouvelles restrictions chinoises. Le commissaire européen à l’Économie, Valdis Dombrovskis, a confirmé une concertation bilatérale avec les États-Unis afin d’assurer une approche cohérente. De son côté, le ministre allemand des Finances, Lars Klingbeil, a dénoncé « l’unilatéralisme économique de la Chine » lors d’un point presse à Washington.
La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a pour sa part appelé à « un accord rapide pour apaiser les tensions » entre Pékin et Washington, estimant qu’une escalade commerciale pourrait compromettre la croissance mondiale déjà fragilisée.
Ces nouvelles discussions surviennent alors que les relations entre les deux puissances demeurent empreintes de méfiance. Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, les États-Unis ont renforcé leur politique protectionniste, multipliant les barrières douanières sur les produits chinois. Pékin, de son côté, a systématiquement répliqué, faisant grimper les droits de douane réciproques à des niveaux inédits avant une brève période d’accalmie.
Si cette relance du dialogue suscite un certain optimisme, la reprise d’un véritable partenariat commercial entre la Chine et les États-Unis reste conditionnée à la volonté politique des deux dirigeants, dont la rencontre à l’Apec s’annonce décisive pour l’avenir des relations économiques mondiales.