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Premier envoi de rails chinois pour la future LGV marocaine

Hier 11:00
Premier envoi de rails chinois pour la future LGV marocaine
Par: Naji khaoula
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Le Maroc franchit un cap important dans son ambitieux projet de ligne à grande vitesse entre Kénitra et Marrakech. Depuis le port chinois de Bayuquan, un convoi de 6 457 rails de 36 mètres  soit près de 13 000 tonnes de matériel  a pris la direction du royaume, marquant le premier envoi officiel de rails dédiés au futur tracé ferroviaire à grande vitesse.

Cette opération, menée par China Railway Materials Group Port & Macao, constitue la première exportation de rails de haute vitesse vers le Maroc, s’inscrivant dans la dynamique croissante de coopération entre les deux pays dans le cadre de l’initiative chinoise Belt and Road.

Une logistique millimétrée en Chine

Pour faciliter cette expédition exceptionnelle, le poste frontalier de Yingkou Bayuquan a mis en place un dispositif renforcé : système de rendez-vous pour fluidifier les flux, mobilisation accrue du personnel et communication continue avec les entreprises. Ces mesures ont permis de réduire les délais de traitement, optimiser les inspections douanières et limiter les coûts logistiques.

Face aux défis techniques liés au levage et à la manipulation de rails de 36 mètres, les autorités portuaires ont également déployé des équipes de surveillance permanente, combinant patrouilles et contrôle à distance. Des consignes de sécurité régulières ont été diffusées afin de garantir des opérations sans incident.

Le Maroc enclenche les travaux lourds de la LGV Kenitra–Marrakech

Parallèlement à l’arrivée prochaine de ce matériel stratégique, l’ONCF confirme le lancement de la phase de construction lourde de la ligne à grande vitesse. Les premiers chantiers se concentreront dans la région de Casablanca, où seront aménagées six nouvelles voies :

  • deux dédiées au HSR,
  • deux aux trains de banlieue,
  • deux pour les autres services ferroviaires.

Ce vaste programme inclut également :

  • l’installation de systèmes de signalisation de dernière génération,
  • la construction de nouvelles gares grande vitesse et de banlieue,
  • 600 km de voies électrifiées,
  • neuf centres techniques et de maintenance,

avec un déploiement prévu entre septembre 2025 et fin 2027.

Une infrastructure clé pour la Coupe du monde 2030

Lancée officiellement en avril par le roi Mohammed VI, cette ligne reliera Rabat à Marrakech en passant par Casablanca. Elle desservira également plusieurs infrastructures stratégiques, dont les aéroports des grandes villes et le méga-stade de Benslimane, inscrit dans les préparatifs du Mondial 2030 que le Maroc coorganisera avec l’Espagne et le Portugal.

Le projet s’intègre dans la stratégie ferroviaire nationale 2040, qui vise à étendre la couverture du rail à 87 % de la population, contre 54 % actuellement, et à porter le réseau à 43 villes desservies, contre 23 aujourd’hui.

Des temps de trajet fortement réduits

Conçue pour une vitesse opérationnelle de 320 km/h, la future ligne va transformer la mobilité entre les grandes métropoles :

  • Tanger–Rabat : 1 heure,
  • Tanger–Casablanca : 1 h 40,
  • Tanger–Marrakech : 2 h 40.

Une interconnexion avec Fès permettra également de relier Marrakech en 3 h 40, grâce à une combinaison de lignes classiques et à grande vitesse.

En plus d’offrir un gain de temps considérable, l’ONCF souligne que cette infrastructure renforcera la compétitivité territoriale, améliorera le confort des voyageurs et stimulera le développement économique régional.

Avec l’arrivée des premiers rails chinois, le Maroc confirme son avance dans la modernisation de son réseau ferroviaire et dans sa volonté de se positionner parmi les leaders africains du transport à grande vitesse.



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