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Santé au Maroc : Tehraoui présente une réforme structurelle ambitieuse

Hier 12:00
Santé au Maroc : Tehraoui présente une réforme structurelle ambitieuse
Par: Naji khaoula
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Le secteur de la santé au Maroc fait face à des défis structurels accumulés au fil des décennies, nécessitant une réforme profonde. C’est ce qu’a souligné, mardi à Rabat, le ministre de la Santé et de la Protection sociale, Amine Tehraoui, lors d’une réunion de la Commission de l’enseignement et des affaires culturelles et sociales à la Chambre des conseillers.

Selon Tehraoui, le gouvernement a lancé une réforme globale du système de santé, considérée comme une priorité nationale visant à renforcer l’État social et à réduire les disparités territoriales. La loi-cadre n° 06.22 sert de feuille de route juridique et réglementaire pour la création d’un système de santé plus équitable et efficace.

La réforme s’articule autour de quatre axes majeurs : infrastructures, ressources humaines, gouvernance et numérisation.

Sur le plan des infrastructures, le ministre a annoncé la création de nouveaux centres hospitaliers universitaires dans plusieurs régions. Si quatre centres existaient déjà à Rabat, Oujda, Fès et Casablanca, de nouvelles structures verront bientôt le jour à Tanger, Agadir, Laâyoune, Guelmim, Errachidia et Béni Mellal. Ces établissements visent à offrir des services médicaux et chirurgicaux de pointe et à élargir l’accès aux soins pour toutes les populations.

Le programme de réhabilitation des centres de santé primaires concerne déjà 1.000 établissements sur 1.400 prévus, principalement en zones rurales. Un nouveau plan prévoit la rénovation de 1.600 centres supplémentaires, portant le total à plus de 3.000 structures modernisées, avec des critères unifiés garantissant des services de qualité.

Concernant les hôpitaux régionaux et provinciaux, 22 projets ont été réalisés entre 2022 et 2025, ajoutant 2.433 lits, et 24 nouveaux projets sont prévus d’ici 2026, offrant 2.273 lits supplémentaires.

La réforme des ressources humaines inclut la création de nouvelles facultés et l’augmentation des capacités de formation. Le nombre de places pour former les médecins généralistes est passé de 2.650 en 2019 à 6.414 en 2025, tandis que les centres de formation des infirmiers accueillent désormais 9.500 étudiants contre 2.735 en 2019.

En matière de gouvernance, la sélection des membres du Conseil de la Haute Autorité de la Santé est en cours, tandis que la création de l’Agence marocaine du médicament et des produits de santé (AMMPS) et de l’Agence marocaine du sang est en préparation. La réforme prévoit également une numérisation du secteur, avec l’unification du système d’information sanitaire dans plusieurs hôpitaux et centres de santé, la généralisation du dossier médical commun et le développement de services de télémédecine, notamment pour les zones rurales.

Les membres de la Commission ont salué l’augmentation du budget du ministère, passé de 19 à 32,5 milliards de dirhams, tout en soulignant que ces efforts financiers doivent s’accompagner d’une meilleure communication sur les réalisations et d’un renforcement du suivi pour garantir l’efficacité des dépenses et la qualité des services.

Enfin, la question des ressources humaines reste centrale : le gouvernement est appelé à mettre en place des mesures pour pallier la pénurie, attirer les compétences marocaines à l’étranger et améliorer la répartition des effectifs sur le territoire national.

La réforme du secteur de la santé se présente ainsi comme un chantier majeur pour le Maroc, alliant modernisation des infrastructures, renforcement des ressources humaines et intégration des outils numériques afin de garantir un accès équitable à des soins de qualité pour tous.



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