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Sécurité maritime : les pays africains appelés à renforcer leur coopération
Les enjeux de la sécurité maritime en Afrique ont été au centre des discussions samedi à Casablanca, lors d'une conférence de haut niveau organisée dans le cadre du Forum Crans Montana. Les panélistes ont unanimement insisté sur l’urgence de consolider la coopération internationale pour protéger les activités maritimes du continent et soutenir son développement économique.
Sous le thème « Une coopération internationale renforcée est la composante essentielle de toute stratégie sécuritaire », les intervenants ont rappelé que la mer, tout en représentant une formidable opportunité de croissance et d’ouverture sur le monde, expose également les nations à de multiples vulnérabilités si elle n’est pas correctement sécurisée.
Macky Sall, ancien président du Sénégal, a salué à cette occasion l’exemplarité du port de Tanger Med, qu’il considère comme un "hub logistique de première classe" et un véritable symbole d’une Afrique moderne et connectée. Il a insisté sur la nécessité d'intégrer les pays sahéliens dans les circuits maritimes internationaux pour leur offrir un accès direct aux opportunités économiques mondiales.
L’ancien chef d’État a également souligné l’importance stratégique des infrastructures maritimes dans la sécurisation des échanges commerciaux, appelant à renforcer les alliances internationales. Il a notamment mis en lumière l’Initiative Royale pour l’accès des pays du Sahel à l’Atlantique, louant la profondeur historique et la solidité des liens unissant le Sénégal et le Maroc.
Dans la même dynamique, Dherar Belhoul Al Falasi, président directeur général de la société de conseil Almajlis Public Affairs basée à Dubaï, a affirmé que l'Afrique, avec son immense potentiel, incarne l'avenir. Toutefois, il a pointé du doigt le fossé existant entre les gouvernements africains et le secteur privé. Selon lui, l'instauration de cadres juridiques transparents et stables est indispensable pour attirer les investisseurs et dynamiser l'économie continentale.
Quant à Emanuela Del Re, ancienne représentante spéciale de l'Union européenne pour le Sahel, elle a insisté sur la nécessité d’adopter une approche pragmatique et adaptée aux réalités du terrain en matière de coopération sécuritaire. Elle a souligné que la diversité des contextes africains ne doit pas freiner les efforts conjoints, mais au contraire encourager des réponses coordonnées et ciblées face aux défis sécuritaires, notamment dans la région du Sahel et les zones côtières.
Au terme des échanges, tous s'accordent à dire que seule une coopération renforcée, pragmatique et fondée sur une volonté politique ferme permettra à l’Afrique de tirer pleinement parti de ses atouts maritimes tout en protégeant ses intérêts stratégiques.