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Terres rares : Washington accuse Pékin de menacer l’économie mondiale
Les tensions commerciales entre Washington et Pékin franchissent un nouveau cap. Le gouvernement américain a vivement réagi mercredi aux restrictions imposées par la Chine sur les exportations de terres rares, accusant Pékin de vouloir dominer les chaînes de production mondiales au détriment de l’économie internationale.
« Ne vous y trompez pas, c’est la Chine contre le reste du monde », a déclaré le ministre américain des Finances, Scott Bessent, lors d’une conférence de presse conjointe avec le représentant au commerce, Jamieson Greer. Les deux responsables ont dénoncé une « manœuvre de coercition économique » qui menace, selon eux, la stabilité des marchés mondiaux.
Pékin accusée de « manipuler » les chaînes d’approvisionnement
La Chine a introduit en avril un système de licences pour certaines exportations de terres rares, un ensemble de métaux indispensables à la fabrication de produits de haute technologie, de batteries, de véhicules électriques ou encore d’équipements militaires. Pékin a depuis renforcé ces restrictions, en annonçant de nouveaux contrôles sur les technologies d’extraction et de transformation de ces matériaux stratégiques.
Pour Washington, cette décision dépasse le cadre du différend commercial sino-américain. « Nous n’allons pas laisser un groupe de bureaucrates à Pékin contrôler les chaînes de production mondiale », a martelé M. Bessent, appelant les alliés des États-Unis à une réponse coordonnée. « Ce n’est pas un problème bilatéral. C’est une menace pour l’ensemble des économies ouvertes », a ajouté M. Greer.
Une riposte américaine en préparation
Ces annonces chinoises ont provoqué la colère du président américain Donald Trump, qui a menacé d’imposer de nouveaux droits de douane sur les produits chinois et d’annuler sa rencontre prévue avec son homologue Xi Jinping. Washington envisage également de renforcer la production nationale et les partenariats internationaux dans le secteur des métaux stratégiques afin de réduire sa dépendance à la Chine, qui contrôle aujourd’hui près de 70 % du marché mondial des terres rares.
Un enjeu géostratégique majeur
Les terres rares, bien que présentes en petites quantités, sont essentielles à des secteurs clés comme le numérique, l’énergie, la défense et l’automobile. Leur contrôle est devenu un instrument de pouvoir économique et diplomatique. L’Union européenne, également affectée par ces mesures, a exprimé ses inquiétudes et pourrait rejoindre les États-Unis dans un front commun pour diversifier les sources d’approvisionnement.
Alors que les tensions commerciales s’intensifient, ce nouvel épisode confirme que la bataille entre les deux premières puissances économiques mondiales dépasse le cadre du commerce : elle s’inscrit désormais dans une lutte d’influence technologique et stratégique à l’échelle mondiale.