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Trump impose la “bonne santé” comme condition d’entrée aux États-Unis

Hier 23:49
Trump impose la “bonne santé” comme condition d’entrée aux États-Unis
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Les États-Unis ont franchi une nouvelle étape dans le durcissement de leur politique migratoire. Selon une directive du Département d’État américain, les ambassades et consulats devront désormais évaluer la condition physique et les ressources financières des demandeurs de visa d’immigration. L’objectif affiché : éviter que de futurs résidents ne deviennent une « charge publique », autrement dit, qu’ils ne dépendent de l’aide sociale américaine.

Cette mesure, initiée sous l’administration Trump, marque un virage vers une immigration davantage sélective, où la santé et la capacité économique deviennent des critères déterminants.

Le document interne, consulté par plusieurs médias américains, précise que certaines pathologies comme le diabète, l’obésité, les troubles cardiovasculaires, les maladies respiratoires, neurologiques ou mentales pourraient désormais justifier un refus de visa permanent. Les agents consulaires devront évaluer si les candidats disposent de moyens suffisants pour financer leurs soins sans recourir aux prestations publiques. À défaut, la demande pourrait être rejetée.

Cette orientation s’inscrit dans la continuité du décret présidentiel « Mettre fin à la subvention des frontières ouvertes par les contribuables », qui réaffirme le principe de l’autosuffisance économique comme fondement de la politique d’immigration américaine.

Les autorités américaines justifient cette nouvelle politique par le coût des pathologies chroniques sur le long terme. Certaines maladies nécessiteraient, selon la directive, « des centaines de milliers de dollars » de dépenses à vie. Ainsi, les demandeurs de résidence permanente devront présenter des justificatifs précis sur leur revenu, patrimoine et couverture santé, y compris les retraités souhaitant s’installer aux États-Unis.

Cette mesure ne concerne toutefois pas les visas temporaires, comme ceux des étudiants, touristes ou travailleurs à court terme, mais cible uniquement les candidats à la carte verte.

Depuis son retour à la Maison-Blanche, Donald Trump a multiplié les mesures de filtrage : hausse des frais pour les visas professionnels H-1B, création d’une « carte or » pour les investisseurs fortunés, et restriction des aides publiques aux nouveaux arrivants. Cette directive s’inscrit dans une vision assumée : n’accueillir que des migrants “autonomes” et “productifs”.

Mais les réactions ne se sont pas fait attendre. Des défenseurs des droits humains dénoncent une discrimination sanitaire et sociale, voire une « stigmatisation des personnes malades ou en surpoids ». Pour Erin Corcoran, professeure de droit à l’Université de Notre-Dame, il s’agit d’« une tentative de présenter les immigrants comme des fardeaux pour la société américaine, sans fondement scientifique ».

Si ses partisans saluent une mesure « pragmatique » pour protéger le système social américain, ses détracteurs rappellent que les États-Unis eux-mêmes font face à une épidémie d’obésité touchant près de 40 % des adultes. L’ironie n’échappe à personne : un pays en crise sanitaire choisit de rejeter les candidats en mauvaise santé, tout en confiant à des diplomates non médecins la tâche d’évaluer des dossiers médicaux sensibles.

Pour l’heure, la directive n’a pas encore de date d’entrée en vigueur officielle, mais plusieurs consulats auraient commencé à l’appliquer à titre expérimental. Si elle se confirme, cette réforme marquera une nouvelle étape dans la transformation de la politique migratoire américaine — désormais guidée par une logique économique, sanitaire et sélective.



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