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Washington et Belmopan signent un accord migratoire controversé
Les États-Unis et le Belize ont signé un accord inédit prévoyant que le petit pays d’Amérique centrale accueille temporairement des migrants en attente de réponse à leur demande d’asile auprès des autorités américaines. L’annonce a été faite conjointement par les deux gouvernements, marquant une nouvelle étape dans la stratégie migratoire américaine visant à externaliser la gestion des flux de réfugiés.
Un “pays tiers sûr” pour les demandeurs d’asile
Selon un communiqué publié sur la page officielle du gouvernement du Belize, le texte prévoit que les migrants sollicitant l’asile aux États-Unis puissent être transférés vers le Belize, désigné comme « pays tiers sûr », le temps que leur dossier soit examiné. Cet accord, d’une durée initiale de deux ans, a été signé à Belmopan par le ministre belizien des Affaires étrangères, Francis Fonseca, et la représentante de l’ambassade américaine, Katharine Beamer.
Le département d’État américain a salué sur le réseau X un « pas important pour mettre fin à l’immigration clandestine », tout en affirmant que l’accord vise à « lutter contre les abus du système d’asile » et à « renforcer la coopération régionale face aux défis migratoires ».
Une politique américaine de plus en plus délocalisée
Depuis son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président Donald Trump a relancé une politique migratoire particulièrement stricte. Son administration cherche à conclure des partenariats avec plusieurs pays d’Amérique latine, d’Afrique et même d’Asie, afin d’y transférer temporairement les demandeurs d’asile.
Des accords similaires ont déjà été conclus avec le Salvador, le Panama, le Costa Rica et le Honduras, ainsi qu’avec des pays plus éloignés comme l’Ouganda, le Rwanda et le Soudan du Sud. Washington espère ainsi dissuader les traversées illégales et réduire la pression sur son système d’immigration saturé.
Toutefois, ces accords suscitent des inquiétudes au sein des organisations humanitaires, qui dénoncent une « externalisation de la responsabilité morale » des États-Unis en matière d’accueil des réfugiés. Le Belize, pays d’environ 400 000 habitants, fait face à ses propres défis économiques et sociaux, et certains observateurs s’interrogent sur sa capacité à assurer des conditions dignes d’hébergement pour des milliers de migrants.
Un accord encore soumis à ratification
Le texte devra encore être ratifié par le Sénat du Belize avant d’entrer en vigueur. Les détails opérationnels – nombre de migrants concernés, durée de séjour ou financement – n’ont pas encore été rendus publics.
Pour le gouvernement belizien, cet accord illustre une coopération renforcée avec Washington, mais également une volonté d’affirmer son rôle sur la scène régionale en matière de gestion migratoire. Reste à savoir si ce partenariat, présenté comme « temporaire », ne marquera pas une nouvelle ère dans la diplomatie migratoire américaine.