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Washington relance les investissements américains au Sahara marocain
Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis rouvre une page stratégique dans les relations maroco-américaines. L’administration républicaine prévoit de lever les restrictions imposées sous le mandat de Joe Biden, afin de permettre le financement de projets économiques au Sahara par des entreprises américaines, révèle Africa Intelligence.
Cette décision marque la relance d’un engagement amorcé en 2020, lorsque Donald Trump avait reconnu la souveraineté du Maroc sur le Sahara. À l’époque, la Development Finance Corporation (DFC), bras financier du gouvernement fédéral, avait annoncé un programme d’investissements de 5 milliards de dollars au Maroc et en Afrique du Nord, incluant le Sahara. Une délégation de la DFC s’était même rendue à Dakhla en janvier 2020 pour identifier les opportunités économiques, juste avant la fin du mandat Trump.
Le projet avait également donné naissance à la plateforme Dakhlaconnect.com, dédiée à la promotion des investissements dans la région de Dakhla-Oued Eddahab. Son lancement, soutenu par l’Initiative de partenariat des États-Unis au Moyen-Orient (MEPI), s’était tenu en présence de hauts responsables américains et marocains, dont David Schenker, alors sous-secrétaire d’État, et Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères.
Cependant, l’arrivée de Joe Biden à la Maison-Blanche en 2021 avait entraîné un gel partiel de ces engagements. Malgré la reconnaissance américaine maintenue sur le plan symbolique, l’administration démocrate avait freiné les initiatives économiques concrètes, sous la pression de certains élus du Congrès opposés à l’appui américain à la souveraineté marocaine sur le Sahara.
La prudence de l’administration Biden n’a pas empêché des discussions en coulisse. En octobre 2024, des échanges avaient eu lieu entre la DFC et des responsables marocains. En parallèle, le Département d’État avait discrètement validé un financement de 500 000 dollars pour soutenir des projets économiques à Dakhla et Laâyoune.
Désormais, avec Donald Trump de retour au pouvoir, le soutien américain semble reprendre un cap plus affirmé. La NSA, après une évaluation sécuritaire, a donné son feu vert à la présence d’entreprises américaines dans les provinces du Sud, écartant les menaces formulées par le Polisario à l’encontre des opérateurs étrangers.
Des groupes industriels de premier plan, à l’image de GE Vernova, filiale du géant General Electric, sont déjà actifs sur le terrain, en partenariat avec des acteurs publics marocains. Ce retour à une diplomatie plus offensive en matière économique confirme la volonté de l’administration Trump d’ancrer durablement la coopération américano-marocaine dans le Sahara, consolidant par l’investissement la reconnaissance politique entamée en 2020.
Au-delà des enjeux bilatéraux, cette stratégie illustre une approche géopolitique renouvelée de la région, où le Sahara devient un levier de développement mais aussi un point nodal dans les alliances stratégiques des États-Unis en Afrique du Nord.