Zuckerberg dit que ses propres données Facebook ont été détournées
Mark Zuckerberg, le PDG de Facebook, a annoncé mercredi aux parlementaires américains qu’il faisait lui-même parti des dizaines de millions d’utilisateurs du réseau social dont les données personnelles ont été détournées au profit de Cambridge Analytica.
Pour sa deuxième audition en deux jours devant des commissions du Congrès des Etats-Unis, Mark Zuckerberg a cependant rejeté l’idée avancée par certains élus à la lumière de ce scandale selon laquelle les utilisateurs n’ont pas un contrôle suffisant de leurs données sur ce réseau.
“Chaque fois que quelqu’un choisit de partager quelque chose sur Facebook (...) il y a un contrôle. Juste là. Pas noyé quelque part dans les paramètres mais juste là”, a-t-il dit devant la commission de l’Energie et du Commerce de la Chambre des représentants.
Mark Zuckerberg a déjà répondu mardi pendant cinq heures aux questions des élus de deux commissions du Sénat. Durant cette audition, il a présenté des excuses sans prendre le moindre engagement quant au soutien que pourrait apporter Facebook à un changement de la législation ou quant à une éventuelle évolution de son modèle de fonctionnement.
Sa prestation a rassuré les investisseurs et l’action Facebook a pris 4,5% à Wall Street, sa meilleure performance en près de deux ans. Elle gagnait encore 0,47% mercredi à 16h00 GMT, alors que l’indice S&P du secteur technologique était quasiment stable au même moment (+0,06%).
Facebook est dans la tourmente depuis qu’un lanceur d’alerte a révélé mi-mars que les données de 50 millions de ses utilisateurs avaient été détournées au profit de Cambridge Analytica, un cabinet britannique de conseil politique ayant notamment travaillé pour Donald Trump lors de la dernière campagne présidentielle aux Etats-Unis.
Le 4 avril, Facebook a lui-même revu à la hausse le nombre d’utilisateurs affectés, à 87 millions.
“Comment les consommateurs peuvent-ils avoir la maîtrise de leurs données si Facebook n’a pas la maîtrise des données?”, a demandé le représentant démocrate Frank Pallone à Mark Zuckerberg, reflétant l’inquiétude partagée par un certain nombre d’élus.
“Il est inévitable qu’il va falloir une certaine régulation” des entreprises du secteur internet, a admis Mark Zuckerberg.
Les réponses du jeune patron de Facebook ont toutefois agacé certains élus qui lui ont reproché de ne livrer que des platitudes sur l’importance de la préservation de la vie personnelle des utilisateurs. L’encadrement de leurs interventions, limitées à quatre minutes chacun, a aussi frustré des parlementaires qui auraient aimé disposer de plus de temps pour pousser Mark Zuckerberg dans ses derniers retranchements.
Dustin Volz et David Shepardson à Washington, David Ingram à San Francisco; Bertrand Boucey pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat
Source : Reuters
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