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Catherine Connolly élue présidente de l’Irlande
L’Irlande a choisi une nouvelle présidente. Catherine Connolly, députée indépendante de gauche et militante de longue date pour la neutralité du pays, a remporté haut la main l’élection présidentielle organisée vendredi. Selon les résultats officiels publiés samedi soir, la candidate de 68 ans a obtenu 63 % des suffrages, succédant ainsi à Michael D. Higgins, qui quitte la présidence à 84 ans après deux mandats.
Malgré un nombre record de bulletins nuls (13 %) — souvent accompagnés de messages de protestation tels que « pas de démocratie » ou de slogans anti-immigration —, la victoire de Catherine Connolly marque un tournant dans la vie politique irlandaise. Avocate de formation, députée depuis 2016, elle s’est imposée comme une figure intègre et franc-parler dans un paysage politique souvent dominé par les grands partis traditionnels.
« Ce sera un immense privilège de vous servir », a déclaré la nouvelle présidente après sa victoire. « À ceux qui n’ont pas voté pour moi, je veux dire que je serai une présidente inclusive, à l’écoute de toutes et tous. »
Connue pour sa position critique vis-à-vis de l’Union européenne, des États-Unis et de la Russie, Catherine Connolly milite depuis plusieurs années pour le maintien de la neutralité de l’Irlande, membre de l’Union européenne depuis 1973 mais non intégrée à l’OTAN. Elle défend également la réunification de l’île d’Irlande, un sujet sensible qui continue de diviser la société.
Soutenue par plusieurs formations d’opposition, dont les Verts et le Sinn Féin, la présidente incarne une gauche souverainiste, attachée aux valeurs de justice sociale, d’équité et de solidarité internationale. Elle s’est également distinguée par ses prises de position fermes sur la scène internationale, dénonçant notamment « le génocide à Gaza » et appelant à condamner « tous les abus de pouvoir, qu’ils viennent de Moscou ou de Washington ».
Sa victoire n’a cependant pas fait l’unanimité. De nombreuses voix conservatrices avaient appelé à l’abstention, déplorant un manque de choix dans une élection où seules deux candidatures avaient été validées. Le taux de participation, bien que modéré (46 %), dépasse néanmoins celui de la précédente présidentielle de 2018.
Originaire de Galway, dans l’ouest du pays, Catherine Connolly jouit d’une solide réputation locale. « Elle parle au nom des gens ordinaires », confie Una Corcoran, une habitante de la ville. Pour d’autres, comme Oisin Woods, ingénieur de 35 ans, elle représente « une personnalité intègre, courageuse et charismatique ».
Mais son élection pourrait ouvrir une période de frictions politiques à Dublin. Plusieurs observateurs estiment que ses positions tranchées sur la politique étrangère et la défense risquent de la placer en désaccord avec le gouvernement.
Le quotidien Irish Times notait dès dimanche : « La manière dont Catherine Connolly gérera ses relations avec un gouvernement dont elle conteste clairement les politiques crée une nouvelle incertitude – et possiblement un conflit – au sommet de l’État irlandais. »
Si son rôle reste largement symbolique et représentatif, la nouvelle présidente entend bien faire entendre une voix différente, celle d’une Irlande fidèle à sa neutralité, ouverte à la justice mondiale et attachée à la dignité de tous ses citoyens.