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Tensions à la veille des résultats : le Cameroun retient son souffle
Le climat politique reste tendu au Cameroun alors que le Conseil constitutionnel s’apprête à annoncer les résultats officiels de l’élection présidentielle. L’ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, passé à l’opposition, a appelé mercredi les citoyens à manifester pacifiquement si des résultats « falsifiés » venaient à être proclamés, affirmant être convaincu d’avoir remporté le scrutin.
Selon ses estimations, son score atteindrait 54,8 % des suffrages, contre 31,3 % pour le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis plus de quatre décennies. Ce dernier, âgé de 92 ans, est largement pressenti pour décrocher un huitième mandat, dans un système souvent critiqué pour son verrouillage politique et l’absence de réelle alternance.
Dans plusieurs villes, des rassemblements spontanés de partisans d’Issa Tchiroma ont eu lieu ces derniers jours, notamment à Garoua et Yaoundé, où des conducteurs de moto-taxis ont défilé en signe de soutien. Des tensions ont également été signalées dans l’ouest du pays, poussant les autorités à interdire les manifestations publiques et la circulation des mototaxis dans plusieurs localités.
Le gouvernement a justifié ces mesures par des raisons de sécurité, invoquant la nécessité de « préserver la paix publique » avant la proclamation des résultats, attendue au plus tard le 27 octobre. À Douala et Dschang, les préfets ont pris des arrêtés suspendant toute activité de rue, tandis que l’université de Garoua a été fermée pour trois jours, « avant, pendant et après » la publication des résultats.
Dans un message vidéo diffusé sur Facebook, Issa Tchiroma a déclaré que « le peuple camerounais n’acceptera jamais la validation d’un scrutin entaché de fraude et de bourrage des urnes ». Il a invité les citoyens à « sortir comme un seul homme, dans la paix et l’amour de la patrie », affirmant vouloir mener une « résistance civique pacifique ».
Son discours a immédiatement suscité des réactions au sein du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), le parti présidentiel, qui a dénoncé « un grotesque canular » et une tentative « d’usurpation politique ».
Le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a confirmé l’arrestation à Garoua d’une vingtaine de personnes accusées « d’insurrection et d’incitation à la rébellion », ajoutant que les interpellations se poursuivraient en cas de nouveaux troubles.
Le Conseil constitutionnel, composé de membres proches du pouvoir, a rejeté mercredi les huit recours déposés dans le cadre du contentieux post-électoral. Sa décision finale est attendue dans les prochains jours, et devrait confirmer ou non la victoire du président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.