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Chefchaouen : la filière du cannabis légal dope le développement rural

11:00
Chefchaouen : la filière du cannabis légal dope le développement rural
Par: Naji khaoula
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La province de Chefchaouen vit, en 2025, une véritable transformation économique grâce à l’essor de la filière du cannabis licite. Cette dynamique, portée par l’élargissement des surfaces cultivées, l’adhésion croissante des agriculteurs et la mise en place d’unités de valorisation, offre de nouvelles perspectives aux zones rurales longtemps enclavées.

Une croissance rapide et encadrée

Selon les données de l’Agence nationale de réglementation des activités relatives au cannabis (ANRAC), la superficie cultivée dans la province atteint désormais 1.347 hectares, contre 616 hectares en 2024. Ces terres sont exploitées par 1.435 agriculteurs réunis dans 104 coopératives, soit plus du double de l’année précédente.

Cette progression place Chefchaouen au cœur de la stratégie nationale, puisqu’à elle seule, la province représente près d’un tiers des 4.751 hectares cultivés au niveau national.

La “Beldia”, variété locale en force

La majorité des cultures concernent la variété traditionnelle “Beldia”, plantée sur 1.222 hectares par plus de 1.200 agriculteurs répartis dans 68 coopératives. Les 125 hectares restants sont consacrés à des variétés importées, mobilisant 215 agriculteurs. Cette diversification permet de répondre à la fois aux besoins du marché local et aux exigences de la transformation industrielle.

Des unités de transformation en plein essor

Au-delà de la culture, la filière licite favorise la création d’un tissu industriel local. La coopérative “Bio Cannat”, installée à Bab Berred, illustre ce modèle. Agréée par l’ANRAC en 2022, elle transforme le cannabis en produits cosmétiques et compléments alimentaires, destinés au marché national et à l’export.

« Le processus de transformation passe par la séparation des graines, l’extraction, puis la purification en laboratoire avant l’obtention du produit fini », explique Oussama Gherouss, responsable qualité au sein de la coopérative. Un magasin agréé à Tanger sert déjà de point de distribution vers l’étranger.

Témoignages d’agriculteurs

Pour de nombreux agriculteurs, cette filière légale représente une véritable alternative. Abdesslam Amraji, président de la coopérative “Mazarii Amdghous” à Bab Taza, se réjouit de voir « la production et le nombre d’adhérents augmenter depuis 2023 ». Le succès de cette expérience a même conduit à la création d’une nouvelle coopérative dédiée à la “Beldia”, preuve de l’engouement local.

Une dynamique porteuse pour l’avenir

Grâce à l’encadrement strict de l’ANRAC et aux perspectives offertes par la légalisation, la filière du cannabis à Chefchaouen attire de plus en plus d’acteurs. Plusieurs coopératives prévoient d’ouvrir de nouvelles unités de transformation dans les prochains mois, renforçant ainsi la place du cannabis licite comme moteur de développement économique, social et agricole dans la région.



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