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Claudia Sheinbaum lance un plan national contre le harcèlement sexuel
La présidente mexicaine Claudia Sheinbaum a annoncé ce jeudi une série de mesures destinées à renforcer les mécanismes de plainte et de sanction contre le harcèlement sexuel, un phénomène largement répandu dans l’espace public au Mexique. Cette initiative intervient quelques jours après que la cheffe de l’État a elle-même été victime d’une agression en pleine rue, alors qu’elle se rendait à un événement public dans la capitale.
Mardi, durant un bain de foule, un homme a entouré son épaule avant de lui toucher la poitrine et la hanche, tentant de l’embrasser. L’individu, interpellé quelques heures plus tard, fait désormais l’objet de poursuites pour « harcèlement sexuel ». La présidente a confirmé avoir porté plainte, estimant nécessaire de « montrer l’exemple » et d’encourager les victimes à faire valoir leurs droits.
Claudia Sheinbaum souhaite harmoniser les législations en vigueur dans les 32 États de la fédération, afin que les actes d’atteinte à l’intégrité des femmes soient sanctionnés de la même manière sur tout le territoire. À Mexico, où la loi est considérée comme l’une des plus avancées du pays, le délit de harcèlement sexuel peut être puni de peines allant jusqu’à six ans de prison, même en l’absence de contact physique, dès lors que la dignité de la victime est atteinte.
« Que ce qui s’est passé serve à ce que les femmes ne se sentent pas seules », a affirmé la présidente, insistant sur la responsabilité de l’État à garantir leur protection. Depuis le début de l’année, plus de 25.000 plaintes pour harcèlement sexuel ont été enregistrées à travers le pays, un chiffre jugé largement inférieur à la réalité, nombre de femmes renonçant encore à signaler les faits par crainte d’être ignorées ou stigmatisées.
Dans les rues de la capitale, rares sont celles qui n’ont pas vécu une expérience similaire. Beaucoup racontent adapter leur tenue vestimentaire, éviter certains trajets ou se déplacer en groupe. Les autorités ont introduit ces dernières années des wagons réservés aux femmes dans les transports publics, mais cette mesure reste insuffisante au regard de l’ampleur du problème.
Claudia Sheinbaum promet un système de plaintes « rapide et efficace », capable de mener à de réelles condamnations. Reste à savoir si les réformes annoncées permettront de dépasser les résistances institutionnelles et culturelles qui freinent encore la lutte contre les violences sexistes au Mexique.