Advertising

Fadel Chaker se rend après douze ans de cavale au Liban

Hier 22:44
Fadel Chaker se rend après douze ans de cavale au Liban
Zoom

Le chanteur libanais Fadel Chaker, anciennement proche du mouvement salafiste, s’est rendu aux autorités libanaises après plus de douze ans de cavale. Sa reddition est intervenue dans le camp palestinien d’Ain Al-Hilweh, près de Saïda, où il vivait depuis les affrontements de 2013 ayant opposé des militants d’Ahmad Al-Assir à l’armée libanaise.

Condamné par contumace en 2020 à vingt-deux ans de prison pour avoir apporté un soutien logistique et financier au cheikh Al-Assir, Fadel Chaker a finalement décidé de se livrer à la justice. Cette reddition a été rendue possible à la suite de négociations menées entre l’armée et des médiateurs locaux, qui ont garanti sa sécurité et un traitement judiciaire conforme à la loi.

Avec cette remise volontaire, les condamnations prononcées en son absence seront annulées, ouvrant la voie à un nouveau procès devant le tribunal militaire. Le chanteur est actuellement entendu par les services de renseignement de l’armée.

Cette reddition a provoqué de vives réactions au Liban. Certains y voient un signe d’apaisement et une opportunité de clore un chapitre douloureux de l’histoire récente du pays. D’autres, notamment les familles des dix-huit militaires tués lors des affrontements d’Abra, dénoncent ce qu’ils perçoivent comme un possible accord politique sur « le sang des martyrs » et exigent une justice exemplaire.

Fadel Chaker, qui avait mis sa carrière musicale entre parenthèses après s’être affiché publiquement aux côtés du cheikh Al-Assir, avait pourtant tenté ces dernières années de renouer avec la scène artistique. Plusieurs de ses chansons, diffusées sur les plateformes en ligne, avaient rencontré un grand succès, relançant le débat sur la réhabilitation d’un artiste condamné pour des faits liés au terrorisme.

Son retour dans le giron judiciaire libanais marque une étape symbolique. L’ancien crooner, devenu figure controversée, devra désormais répondre de ses actes devant la justice, dans un contexte où le Liban tente de consolider son autorité dans les zones sensibles comme le camp d’Ain Al-Hilweh.



Lire la suite