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La Syrie s’apprête à rejoindre la coalition internationale contre Daech
La stratégie régionale contre le groupe État islamique prend un nouveau tournant. Damas s’apprête à rejoindre officiellement la coalition internationale antidjihadiste dirigée par les États-Unis, a indiqué lundi un responsable américain sous couvert de l’anonymat. Une annonce qui intervient au lendemain d’une rencontre hautement symbolique à Washington entre le président américain Donald Trump et le chef de l’État syrien Ahmed al-Charaa.
Cette rencontre, première du genre entre un président américain et un dirigeant syrien depuis des années, marque un basculement diplomatique spectaculaire. Ahmed al-Charaa, ancien chef de faction islamiste devenu président après la chute de Bachar al-Assad en décembre 2024, a longtemps été persona non grata en Occident. L’accueil qui lui a été réservé à la Maison-Blanche consacre son retour sur la scène internationale et l’évolution des priorités sécuritaires de Washington.
« Je l’aime bien », a déclaré Donald Trump à l’issue de l’entretien, évoquant même son « passé brutal » comme une forme de légitimité politique, avant d’ajouter : « Nous ferons tout ce que nous pouvons pour que la Syrie réussisse. »
Un réalignement stratégique en cours
L’adhésion de la Syrie ferait d’elle le 90ᵉ membre de la coalition militaire contre Daech. D’après un haut responsable américain, l’objectif est désormais « d’éliminer les derniers foyers de Daech et de mettre un terme à l’afflux de combattants étrangers ». Après des années de guerre, où le territoire syrien a été tour à tour foyer, bastion et champ de bataille pour des groupes armés, la stabilisation sécuritaire devient un enjeu partagé par plusieurs puissances.
Ce rapprochement intervient également dans un contexte où de nombreux acteurs régionaux, dont la France, appelaient Damas à s’inscrire dans une lutte coordonnée contre le terrorisme. « Nul n’oublie que les attentats du 13 novembre ont été préparés en Syrie », avait rappelé le président Emmanuel Macron lors de leur rencontre récente au Brésil.
Un changement d’image encore fragile
L’arrivée d’Ahmed al-Charaa au pouvoir en Syrie, après plus d’une décennie de conflit et d’effondrement politique, a profondément reconfiguré les rapports internes. Sa coalition islamiste, qui avait renversé Bachar al-Assad, tente désormais de rétablir une forme de gouvernance tout en cherchant à s’affranchir de l’influence de milices transnationales et d’alliances étrangères qui ont marqué les années de guerre.
Reste que l’intégration de Damas à la coalition ne suffit pas à effacer les ambiguïtés. Le président syrien sait que son pays reste scruté pour ses pratiques de sécurité interne et la recomposition de ses alliances régionales. Il devra démontrer sa capacité à s'engager dans une lutte durable, transparente et coordonnée contre les réseaux djihadistes.
Une nouvelle étape, mais pas la fin du chemin
La réintégration progressive de la Syrie dans les circuits diplomatiques internationaux signale une phase de transition politique délicate. Elle intervient alors que les derniers bastions de l’EI conservent encore des capacités de nuisance et que l’instabilité régionale demeure aiguë.
Pour Washington comme pour Damas, il s’agit désormais de convertir cette annonce en actions concrètes — militaire, sécuritaire et institutionnelle — afin d’éviter que Daech, ou ses dérivés, ne s’enracinent à nouveau.